malgré un parfum de crise
Mondial de l'automobile
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Le marché a beau s’afficher en baisse, Paris présente un feu d’artifice de nouveautés.
Par Gil Egger. Mis à jour le 29.09.2012
Le concept du monospace de BMW se fonde pour la première fois sur la traction.
Image: DR
Des dollars pour Fisker
Henrik Fisker nous avoue n’avoir aucun nouveau modèle pour la manifestation parisienne. La marque atypique qui porte son nom annonce toutefois qu’elle vient de lever 100 millions de dollars de capital. De quoi assurer son développement, avec une future Atlantic, de la taille d’une Audi A5, plus utilisable au quotidien que la Karma, grand coupé sportif à quatre portes, électrique avec moteur à essence pour les trajets plus longs. Une enquête montre que 82% des clients des 1500 voitures vendues l’utilisent chaque jour, de préférence à l’«autre», la Mercedes ou la BMW, qui reste dès lors au garage. Et ils ont moins besoin que prévu du moteur thermique ajoutant 400 km aux 80 d’autonomie purement
électrique.
Les codes de la numéro 9
Déjà vue en Chine, la Numéro 9 de Citroën fait sa première apparition européenne à Paris. Frédéric Banzet, directeur général, souligne qu’il ne s’agit pas d’un exercice destiné à conforter une image. Ce concept est le porteur des futurs codes stylistiques de la marque aux chevrons, qui a toujours lorgné le haut de gamme. Or, grâce aux DS 3, 4 et 5, vendues à 250 000 exemplaires en deux ans, tous les autres modèles bénéficient d’une poussée vers le haut. Devant les difficultés du marché, trois recettes selon lui: la créativité pour poursuivre dans la voie ouverte par DS, l’internationalisation (un tiers des ventes hors Europe actuellement, la moitié avant 2020) et plus de technologie profitant aux clients.
La puissance de VW
Certains couloirs du métro parisien n’ont qu’un thème d’affiches publicitaires: la Golf VII. La recette d’un succès annoncé? Lors de la soirée privée précédant le Mondial, le patron Martin Winterkorn réplique: «Nous avons les bons véhicules, au bon moment et au bon endroit.» La morosité en Europe? Les douze marques du groupe, présentes sur cent cinquante marchés, ne la craignent pas, leur système modulaire permettant une extrême diversité. «Nous nous engageons à maintenir une Europe industrielle», a-t-il affirmé en rappelant les 390 000 emplois sur le Vieux-Continent et les 15 000 apprentis dans le monde. Les 7 milliards d’euros de recherche et de développement doivent faire rêver la concurrence.
Qu’importe la situation économique, les modèles phares des constructeurs présents au Mondial de l’Automobile de Paris, jusqu’au 14 octobre, ne doivent pas rater leur mue. Renault mise ainsi sur la Clio IV, en trois variantes, la cinq portes, le break «Estate» et la RS (Renault Sport). Le patron de l’alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, compte sur l’internationalisation de la production et des ventes pour conserver une rentabilité. Ce qui ne l’empêche pas de confier au Figaro qu’il n’est pas possible de s’engager à ne pas licencier si cela met l’entreprise en péril. Selon lui, sans Nissan, Renault serait dans une situation catastrophique.
Les promesses de la Golf
Deuxième étoile au firmament automobile, la 7e génération de la VW Golf, prévue en une multitude de versions: bientôt une BlueMotion consommant 3,2 l aux 100 km et une GTI de 210 ch. Dans le groupe Volkswagen, on n’évoque la crise que du bout des lèvres. Très international, il s’appuie sur ses 12 marques, toutes présentes à Paris (sauf les poids lourds Man et Scania): VW, VW utilitaires, Audi, Seat, Skoda, Lamborghini, Bentley, Bugatti, Porsche et les motos Ducati.
Greenpeace s’immisce dans la fête avec une banderole accusant les Allemands de «nous enfumer», cela tombe mal avec l’annonce de la compacte la plus écologique jamais construite et la promesse d’une future hybride encore plus raisonnable. Un credo qui peut s’appliquer à Toyota, dont la nouvelle Auris gagne en caractère, et installe la motorisation hybride sur tout ce qui roule! Sa marque de luxe Lexus fait de même.
Les codes explosent
Le Mondial de Paris dénote encore une fois une créativité omniprésente. Les tabous sont effacés. Voyez BMW, dont le concept de monospace se fonde, pour la première fois, sur la traction, presque un crime de lèse-majesté. Ou le magnifique nouveau Range Rover, allégé de plus de 400 kg et qui prépare une motorisation hybride diesel/électrique.
Le rêve britannique, porté par le propriétaire indien Tata, se dévoile avec la Jaguar F-Type, très sportive, à deux places et décapotable. Elle rappelle que l’automobile a toujours suscité les passions. Les constructeurs tentent de combiner cet élan avec les aspects pratiques et écologiques: Porsche propose un break Panamera. Très en vedette, les françaises jouent la séduction: Citroën DS3 découvrable, «comme la 2 CV», SUV compact Peugeot 2008.
Les stands des Coréens, plus modestes, respirent pourtant la santé. Des nouveautés comme le Kia Carens ou la Hyundai i30 alignent les ajouts. Il n’en va pas autrement pour des Européennes: la craquante Ford Fiesta, la pratique Panda 4×4. Tant pis pour la crise! L’émotion reste intacte devant les incroyables inventions
http://www.lematin.ch/auto-moto/pari...story/26063164