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Le championnat du monde MotoGP n'a jamais été aussi florissant, avec des audiences télé et une fréquentation en constante hausse ces dernières années.

Pourtant, en coulisses, la situation n'est pas aussi rose. Les équipes peinent à trouver des sponsors phares et à remplacer les cigarettiers, présents de longue date en sports mécaniques mais poussés vers la sortie. Conséquence, la survie des teams indépendants, comme en Formule Un, est en péril.

Kenny Roberts Sr, propriétaire de l'équipe éponyme, n'a pas hésité à tirer le signal d'alarme, cette semaine, en confiant à nos confrères de superbikeplanet.com ses inquiétudes. L'Américain, malgré une campagne 2006 satisfaisante et une pré-saison prometteuse, n'a toujours pas réussi à boucler son budget 2007 et se dit prêt à jeter l'éponge.

« Ce que nous ne voulons pas faire, c'est commencer à rogner à droite et à gauche pour disputer la saison à tout prix. Oui, nous pourrions tout revoir à la baisse, ne pas construire autant de châssis ou faire l'impasse sur telle ou telle chose. Je ne veux pas faire ça », expliquait-il, estimant qu'il lui manquait actuellement 20% du budget prévu.

Les raisons de cette situation sont, selon lui, diverses. L'introduction des 800cc a fait en partie exploser les coûts, avec la nécessité pour les constructeurs de développer de nouvelles machines, mais c'est surtout la réticence de nouvelles compagnies à investir dans la discipline qui est pointée du doigt par l'ancien champion du monde 500cc.

Sans oublier l'attitude des constructeurs japonais qui, selon Roberts, « n'arrangent pas la situation. On ne peut pas les en blâmer. Ce n'est pas leur problème que le championnat aille bien, ce qu'ils veulent c'est vendre des motos et s'enrichir. » Il soulève là un point important : le manque de promotion du championnat par ses acteurs, la sous-valorisation de ses atouts et une certaine politique de casse des prix – il cite pour ceci l'exemple de Suzuki qui aurait signé avec son partenaire principal pour une somme modique, coupant ainsi l'herbe sous le pied des teams privés manquant cruellement de ressources.

La Dorna fait de son mieux pour soutenir les équipes indépendantes, ce que souligne King Kenny, mais ne peut pas faire de miracles. La compagnie a, elle aussi, des limites qu'elle ne peut dépasser. Dans ces conditions, le team Roberts se verra dans l'obligation de renoncer à courir. « Je vais prendre cette décision d'ici une semaine. Je dois le faire après les essais IRTA parce que je ne veux pas tout expédier sur le premier Grand Prix si je sais que je ne vais pas le disputer », indiquait-il.

Le team Roberts risque donc de suivre la même voie que l'équipe Pons, contrainte de jeter l'éponge à l'aube de la saison 2006 suite à la défection de son sponsor principal Camel.

Sandrine BOUCHARD
© CAPSIS International