MOTOCYCLISME - GP DE CATALOGNE
Il faut desserrer le frein à main!

Keystone/Photopress/Salvatore Di Nolfi
Hier, Tom Lüthi préparait activement la course en reconnaissant, en scooter, le circuit de Catalunya
La course en demi-teinte du Mugello s'explique: en Italie, la casse mécanique était tout simplement interdite. Et le team de Tom a volontairement opté pour des réglages «de sécurité»
Jean-Claude Schertenleib -
Le Matin
Quel Tom verra-t-on ce week-end en Catalogne? Celui, sans complexe, plein de panache, qui avait explosé aux yeux du monde sur ce même circuit de Montmeló le 15 juin 2003, en terminant deuxième du GP 125? Ou celui, plus calculateur, plus mûr, qui sait désormais parfaitement maîtriser ses émotions... et les règles de la langue de bois? Pourquoi évoquer cette ambivalence? Oh, juste pour revenir quelques jours en arrière, s'installer une dernière fois dans le paddock bouillant du Mugello, là où Tom s'était dit heureux de terminer cinquième... «dans ces conditions».
Le châssis... et? Ces conditions? D'abord, les soucis provoqués par la mise au point du châssis de l'Aprilia RSW 250 officielle numéro 12, une des tâches essentielles au programme du débutant en 2007. Mais il y a eu autre chose: «C'est vrai, admet Daniel-M. Epp, le patron de l'équipe, nous avons volontairement opté pour des réglages moteur de «sécurité»; c'est dire que Tom n'avait tout simplement pas les moyens techniques de s'immiscer à la bagarre pour le podium. Nous avions tellement peur de casser une nouvelle fois...»
La tactique du week-end. Dans ce décor de doutes, quelle tactique adapter ce week-end, dans une course qui s'annonce très chaude, notamment entre quatre Espagnols survoltés (Lorenzo, Bautistá, Barberá et Simón)? Tom, lui, est bien décidé à desserrer le frein à main. Mais plus encore à croiser les doigts pour que le front orageux qui recouvre encore la région, ne vienne pas contrecarrer son travail.
Un tournant. Quoiqu'il arrive, ce GP de Catalogne peut constituer un premier tournant en cette année d'apprentissage. Il est vrai qu'ici, à une vingtaine de kilomètres du centre de Barcelone, Tom a déjà tout connu: la gloire (2003), mais aussi la douleur (son accident des essais IRTA de mars 2006, pour ce qui était sa première sortie officielle avec le numéro 1 de champion du monde collé sur nez de son carénage).