MOTOCYCLISME - GP DE SAINT-MARIN
Plus qu'à 7,24 m du podium!

Keystone/Allessandro Della Valle
Thomas Lüthi était plutôt déçu de cette quatrième place, mais sa maman, Silvia, a su trouver les mots et les gestes justes pour lui rendre le sourire.
Agressif comme jamais, en pleine confiance, Tom a passé un cap important à Misano. Sa maman, Silvia, a souffert le martyre. Son papa, Hansueli, est lui toujours plus fier de son sacré rejeton
Il a fallu l'intervention de sa maman, Silvia, pour lui décrocher un sourire, un vrai, pas de ceux que les sportifs professionnels font quand une caméra ou une meute de photographes s'acharnent à proximité. Le visage rosi par l'émotion, Silvia Lüthi a fait un simple geste de la main: «Deux doigts, cela a passé à deux doigts, mon chéri», lui a-t-elle dit. Et Tom, alors, s'est détendu.
Deux minutes plus tôt, il était revenu à son stand en secouant la tête, sourd aux applaudissements, aveugle aux signes de joie: pour 172 millièmes de seconde, il a raté son premier podium en 250 cm3. Quatrième comme au Qatar et en Catalogne, il s'est approché plus que jamais de ce premier bonheur: à très exactement 7,24 m!
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«Deux doigts, cela a passé à deux doigts, mon chéri»
Silvia Lüthi, la maman du champion
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«Ce fut dur, très dur de suivre son combat permanent.» Silvia Lüthi peine à retrouver son souffle. A ses côtés, Hansueli, le papa, est plus calme. Du moins extérieurement; car il bouillonne lui aussi quand il parle: «Ce nouveau châssis, Tom l'aime. A la fin de la course, son pneu arrière était encore comme neuf. Et il a attaqué plus que jamais; alors, bien sûr, il a commis deux ou trois petites erreurs, mais au moins il a pris des risques, il a joué le tout pour le tout. Et cela, pour sa tête, c'est formidable.»
Comportement normal pour un champion
Fâché d'être quatrième, fâché d'être passé si près du premier podium? C'est un comportement normal pour un champion. Et Tom, on le sait, il le sait, ne sera content que lorsqu'il aura gagné.
Reste qu'en décidant d'utiliser dès ce week-end la moto qui sera sienne l'an prochain, en réussissant cette course pleine, spectaculaire, brillante, Lüthi a marqué des points importants. Auprès de ses partenaires, bien sûr; mais aussi vis-à-vis de lui-même: depuis le début de la saison, il éprouvait souvent des difficultés à tirer la quintessence de son matériel. Depuis qu'il chevauche sa nouvelle belle italienne, il revit!
«Quand tu freines 50 centimètres trop loin, c'est fini...»
Thomas, pourquoi ce «dommage» comme première réflexion?
Mais parce que, cette fois, le podium a passé très près de moi. Je me suis battu comme jamais, j'étais complètement à la limite. C'était beau...
Ce podium, quand l'avez-vous perdu?
Une première fois au premier tour. Alors que j'étais en bagarre avec De Angelis, la roue avant s'est dérobée. Ensuite, j'ai dû revenir, une première fois (sur Aoyama, deuxième de la course), une seconde sur De Angelis, après une nouvelle imprécision.
Ces erreurs?
Oh, simple. A un endroit, j'étais plus vite que tous mes adversaires directs; c'est donc là que je devais faire l'essentiel du travail. Mais, sur ce circuit, quand tu freines 50 centimètres trop loin, c'est fini, tu te retrouves hors de la piste.
Le dernier tour?
J'avais un plan pour surprendre Barberá, mais je savais aussi que De Angelis allait tenter quelque chose. Mon idée était d'attaquer à l'intérieur, dans la cassure très rapide; mais j'étais un poil trop éloigné de la machine de mon adversaire et dans cet endroit où l'on roule à plus de 230 km/h, il aurait été stupide de tenter l'impossible.
Cette nouvelle moto?
Elle me convient très bien. Je ne compte plus le nombre de fois où l'avant a glissé, mais jamais je n'ai eu peur que ça ne se termine mal. Ce qui n'était pas le cas avec ma machine 2007. C'est aussi pour cela que j'aimerais dire un grand merci à mon équipe et à Aprilia: c'est une formidable chance qui m'est offerte de pouvoir déjà travailler avec le nouveau modèle; les ingénieurs qui ont dessiné et qui ont construit la RSA sont très proches de nous, ils veulent comprendre, apprendre avec nous. D'ailleurs, ce lundi, j'ai un programme copieux à me mettre sous la dent.
Et comme Tom est gourmand...
Le point
Misano. GP de Saint-Marin.
125 cm3 (23 tours à 4,180 km = 96,140 km): 1. Pasini (It), Aprilia, 39'47''944. 2. Talmacsi (Hon), Aprilia, à 4''774. 3. Koyama (Jap), KTM, à 8''576. 4. Gadea (Esp), Aprilia, à 15''819. 5. Espargaro (Esp), Aprilia, à 23''972. 6. Krummenacher (S), KTM, à 25''159. Puis: 15. Cortese (All), Aprilia, à 39''305. 17. Faubel (Esp), Aprilia, à 40''125. 20. Pesek (Tch), Derbi, à 49''621. 23. Aegerter (S), Aprilia, à 57''666. Abandons: Corsi (It), Aprilia (21.), chute. 37 pilotes au départ, 32 classé.
Championnat du monde (12/17): 1. Talmacsi 189. 2. Faubel 179. 3. Koyama 145. 4. Pesek 129. 5. Corsi 119. 6. Gadea 118. Puis: 13. Krummenacher 58. 27. Aegerter 2.
250 cm3 (26 tours = 108,680 km): 1. Lorenzo (Esp), Aprilia, 42'54''427. 2. Aoyama (Jap), KTM, à 3''578. 3. Barbera (Esp), Aprilia, à 7''041. 4. Lüthi (S), Aprilia, à 7''213. 5. De Angelis (St-Marin), Aprilia, à 7''664. 6. Aoyama (Jap), Honda, à 36''234. Puis: 8. Bautista (Esp), Aprilia, à 36''936. Abandons: Dovizioso (It), Honda (19.), problèmes techniques; Kallio (Fin), KTM (23.), chute. 25 au départ, 18 classés.
Championnat du monde (12/17): 1. Lorenzo 241. 2. De Angelis 187. 3. Dovizioso 186. 4. Bautista 135. 5. Barbera 119. 6. Aoyama 108. 7. Kallio 94. 8. Lüthi 85.
MotoGP (28 tours = 117,04 km): 1. Stoner (Aus), Ducati, 44'34''720 (157,528 km/h). 2. Vermeulen (Aus), Suzuki, à 4''851. 3. Hopkins (EU), Suzuki, à 16''002. 4. Melandri (It), Honda, à 22''737. 5. Capirossi (It), Ducati, à 24''787. 6. Checa (Esp), Honda, à 34''986. Tour le plus rapide: Stoner (12.) en 1'34''649 (158,987 km/h). Abandons: Rossi (It), Yamaha, (6.), problème technique; Pedrosa (Esp), Honda (1.), chute. 19 au départ, 15 classés.
Championnat du monde (13/18): 1. Stoner 271. 2. Rossi 186. 3. Pedrosa 168. 4. Vermeulen 144. 5. Hopkins 140. 6. Melandri 126.
Prochain GP à Estoril (Por) le 16 septembre.