MOTOCYCLISME
Tom ne parle pas. Il attaque!
Image © Stan Perec
Thomas Lüthi a des choses à se faire pardonner. Sur «son» circuit du Mans, il s'est montré à l'aise lors des premiers essais
Lüthi cinquième de la première journée d'essais au Mans. L'ancien champion du monde s'est imposé un «silenzio stampa». Pour mieux concentrer ses énergies sur ses buts. Il y a urgence!
Jean-Claude Schertenleib - le 16 mai 2008,
Le Matin
La scène est étonnante. Sous la grande tribune en béton du circuit du Mans, Daniel-M. Epp, le patron du team Emmi-Caffè Latte, s'explique sans convaincre. Parce qu'il n'est pas convaincu lui-même. Thomas Lüthi sort de son stand. Un simple clin d'oeil, un très léger sourire, il s'engouffre dans le camion de direction de son équipe, bientôt suivi de Jörg Wetzel, le psychologue du sport de Swiss Olympic, qui travaille avec Tom depuis une année. «Tom a demandé de limiter ses obligations médiatiques le vendredi, au premier jour des essais, pour mieux concentrer son énergie», explique le boss, qui préférerait être à des lieues de ce circuit pourtant riche en très bons souvenirs.
«Tom a grandi»
Une décision unilatérale prise par Lüthi? «Oui, affirme encore Daniel-M. Epp. Tom a grandi, il a 21 ans. Le vrai patron de l'équipe, c'est lui, ce n'est pas moi. C'est lui qui joue actuellement sa carrière, ce ne sont pas les techniciens qui travaillent pour lui et qui, si ça se passe mal un jour, retrouveront facilement du travail ailleurs.» Voilà pour la version officielle. Il y a, bien sûr, l'autre: après le nouveau couac du GP de Chine, Daniel-M. Epp et le responsable de la structure technique, l'Italien Mauro Noccioli, ont parlé pendant des heures. Parce que? «Mais parce que Tom a commis une erreur au moment du départ; bien sûr, il y a eu une montée de température anormale quelques secondes avant l'extinction des feux lumineux, mais cela n'explique pas tout.»
Erreur en Chine, erreur au Qatar (départ volé), erreur à Jerez de la Frontera (un écart d'une cinquantaine de centimètres dans une trajectoire et la chute): cela fait trois gaffes pour quatre GP. Demain, c'est le cinquième. Sur «son» circuit du Mans. Hier, Tom a été très en vue pendant la séance qualificative. Il a été éjecté de la première ligne provisoire dans les ultimes secondes, après avoir été gêné à deux reprises par des adversaires plus lents.
LES CHRONOS
Le Mans. Grand Prix de France. 1re qualification.
125 cm3: 1. Gadea (Esp), Aprilia, 1'43''515 (145,544 km/h). 2. Smith (GB), Aprilia, à 0''099. 3. Bradl (All), Aprilia, à 0''195. 4. Corsi (It), Aprilia, à 0''196. 5. di Meglio (Fr), Derbi, à 0''441. Puis: 10. Cortese (All), Aprilia, à 1''222. 23. Aegerter (S), Derbi, à 2''551. 32. Krummenacher (S), KTM, à 4''189.
250 cm3: 1. Bautista (Esp), Aprilia, 1'38''479 (152,986 km/h). 2. Debon (Esp), Aprilia, à 0''106. 3. Simoncelli (It), Gilera, à 0''200. 4. Pasini (It), Aprilia, à 0''309. 5. Lüthi (S), Aprilia, à 0''463.
Entraînement libre. MotoGP (le meilleur temps des deux séances pris en compte): 1. Pedrosa (Esp), Honda, 1'34''227 (159,890 km/h). 2. Stoner (Aus), Ducati, à 0''049. 3. Edwards (EU), Yamaha, à 0''060. 4. Lorenzo (Esp), Yamaha, à 0''260. 5. Vermeulen (Aus), Suzuki, à 0''403. 6. Rossi (It), Yamaha, à 0''659.