GP DE SAN MARINO
Tom, pilote de laboratoire
Image © Stan Perec
Les trois senseurs qui ont été installés sur le pare-boue arrière et qui permettent de mesurer en course la température du pneumatique n'ont en tout cas pas empêché Thomas Lüthi de réaliser de très bons chronos
Brillant troisième des premiers essais, Lüthi joue les précurseurs. Ses espoirs de titre mondial 2008 envolés depuis longtemps, le Bernois prépare déjà 2009. Et hier, avec son équipe, il a créé la sensation
Jean-Claude Schertenleib - le 29 août 2008, 22h26
Le Matin
«Le but est toujours le même: s'installer sur la durée dans le top 6 de la catégorie.» En sport comme dans la vie, il y a le discours officiel, poli, pensé, dont chaque mot est pesé. Et puis il y a ce qui se cache derrière ces mêmes mots. Thomas Lüthi n'échappe pas à cette règle, lui qui dit à propos de sa chute de Brno: «Quand on se bat pour la victoire, la limite est ténue, donc l'erreur peut survenir», mais qui sait qu'il y a deux semaines il a commis une gaffe de débutant. «Sa pire erreur depuis longtemps, souligne son patron, Daniel-M. Epp. Son problème? Mais c'est aussi ce qui fait son charme, et ce qui a fait sa réussite jusque-là: il veut tellement réussir ce qu'il entreprend!»
Chaque jour un peu plus loin
Or donc, sous le soleil brûlant de l'Adriatique - 32 degrés -, Tom veut s'installer dans le top 6. C'est bien. Ce qui est mieux, c'est qu'avec ses partenaires il va chaque jour un peu plus loin. Et si son troisième temps provisoire est porteur d'espoirs, sa manière de gérer son affaire a été exemplaire. Comme sa propension à cacher le système révolutionnaire qu'il utilise pour la première fois ici: «Trois senseurs ont été installés sur le pare-boue arrière, un sur chaque côté, le troisième au centre. Ils permettent de mesurer en course la température du pneumatique, pour mieux comprendre son fonctionnement et pour optimiser le choix en vue de la course. Ces données sont étonnantes. Ainsi, nous avons constaté aujourd'hui que lorsque la roue arrière patine la température de la gomme monte soudain d'une trentaine de degrés. On imagine donc ce qu'il peut advenir sur la longueur d'une course, avec un tel traitement.»
Devenu pilote de laboratoire pendant ces essais, Tom redeviendra demain un pilote normal. Vous savez, celui qui ne craint rien l'espace d'une quarantaine de minutes. Malgré la chaleur, malgré la tension. Malgré les adversaires.
LES CHRONOS
Misano (It). GP de San Marino
125 cm3. 1re séance: 1. Talmacsi (Hon), Aprilia, 1'44''172 (146,043 km/h). 2. Redding (GB), Aprilia, à 0''167. 3. Di Meglio (Fr), Derbi, à 0''441. 4. Smith (GB), Aprilia, à 0''474. 5. Terol (Esp), Aprilia, à 0''534. 6. Cortese (All), Aprilia, à 0''620. Puis: 8. Aegerter (S), Derbi, à 0''967. 32. Krummenacher (S), KTM, à 3''389. 35. Cheseaux (S), Aprilia, à 3''691. 39 pilotes en lice.
250 cm3. 1re séance: 1. Simoncelli (It), Gilera, 1'38''400 (154,609 km/h). 2. Barbera (Esp), Aprilia, à 0''512. 3. Lüthi (S), Aprilia, à 0''709. 4. Aoyama (Jap), KTM, à 0''833. 5. Takahaschi (Jap), Honda, à 1''020. 6. Simon (Esp), KTM, à 1''076. 7. Kallio (Fin), KTM, à 1''104. Puis: 12. Bautista (Esp), Aprilia, à 1''453. 26 pilotes en lice.
MotoGP. Premiers essais (deux séances): 1. Stoner (Aus), Ducati, 1'34''806 (160,470 km/h). 2. Rossi (It), Yamaha, à 0''418. 3. Capirossi (It), Suzuki, à 0''571. 4. Edwards (EU), Yamaha, à 0''618. 5. De Puniet (Fr), Honda, à 0''814. 6. Vermeulen (Aus), Suzuki, à 0''937. 17 pilotes en lice.