GP D'INDIANAPOLIS
Bon appétit, miraculé!
Image © Keystone
Koen Van Lierop, le mécanicien néerlandais, et Tom à l'heure du repas de midi, un oeil sur l'écran de contrôle
Sérieuse commotion, profonde plaie au pouce gauche: l'ancien champion du monde a dû renoncer à une course... qui n'a pas eu lieu
Jean-Claude Schertenleib - le 14 septembre 2008,
Le Matin
Il a retrouvé un semblant de sourire. Mais aussi son appétit: 24 heures après un accident qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques - Tom a lourdement heurté le sol avec la tête, perdant immédiatement conscience -, Lüthi est revenu au circuit d'Indianapolis, pour être le témoin d'une journée pour le moins particulière.
Sacré typhon
Fin de matinée. Sur la ligne de départ du GP 125 cm3, Dominique Aegerter, le presque voisin de l'ancien champion du monde, présente un petit panneau sur lequel il a inscrit: «Bonne guérison, Tom.» Le Bernois de la vallée (Aegerter) va terminer onzième d'une course stoppée par la pluie avant son terme normal. C'est un nouveau très bon résultat pour lui. Tom, lui, a rassuré sa famille et ses proches, restés en Suisse. Il fait un peu plus la moue quand ses collègues de la classe 250 entrent en piste: c'est le moment précis où Tom, le chasseur, s'en veut d'avoir été à la faute. Mais, bientôt, il va avoir de la peine à retenir un fou rire: voilà que le typhon «Ike» frappe une nouvelle fois, voilà que des seilles d'eau s'abattent sur la piste. La direction de course n'hésite pas: le départ est retardé, la tempête va pouvoir passer.
Un plat de pâtes et...
Pour Tom, il est l'heure de penser à son estomac. Mais pas question de rater un seul instant du spectacle. Ou plutôt de cette piste, maintenant totalement noyée. Le programme est bouleversé. On fera partir les stars de la classe MotoGP à l'heure, la course 250, elle, est remisée en fin de programme. Elle sera finalement annulée. Tom, cette fois, peut quitter ce circuit dont il rêvait. Il ne pouvait pas deviner, bien sûr, que le coup dur l'attendait: «La plaie à mon poignet gauche est propre; une greffe sera peut-être nécessaire. Mais je m'en sors bien.» Une fois de plus, Tom.
Thomas Lüthi: «Je n'ai jamais eu autant mal...»
Thomas, 24 heures après votre terrible chute des essais («Le Matin Dimanche»), cela va...
Pas vraiment bien! La commotion a été très forte. Je n'ai jamais eu autant mal de ma vie.
Même aujourd'hui?
Après ce genre de choc, c'est toujours le lendemain que la douleur est la plus grande. Là, je ne supporte pas le moindre bruit, j'ai besoin de repos.
Les examens médicaux sont pourtant rassurants?
Oui, puisqu'il n'y a pas de fracture et pas de conséquences au niveau vertébral. Mais...
Mais?
La blessure ouverte du pouce gauche nous fait souci, car il n'est pas encore certain que le tendon n'a pas été touché.
Il va donc falloir opérer?
Si je jouais le titre mondial, nous aurions refermé la plaie vite fait, bien fait. Là, c'est un peu différent.
Ce qui veut dire?
Je rentre lundi en Suisse, comme prévu. J'irai voir un spécialiste dès mon retour au pays, pour tout analyser, car ce genre de blessures peut facilement s'infecter.
C'est dire que les prochains GP - Japon, dans deux semaines, Australie sept jours plus tard - sont remis en question?
Pas question de risquer des complications. Donc, on va tranquillement analyser la situation et nous déciderons jeudi, au plus tard vendredi, si je prends l'avion pour Tokyo.