motocyclisme
En chantier, Tom Lüthi
Image © D.R.
Thomas Lüthi, hier à Jerez, entre deux tours de circuit. En médaillon, Otmar Keller.
Otmar Keller, ancien préparateur physique de l'équipe de Suisse de football et du team Alinghi, s'occupe désormais du champion du monde 2005: onze heures de sueur par jour.
Jean-Claude Schertenleib - le 27 janvier 2009, 00h55
Le Matin
TESTS 250
JEREZ DE LA FRONTERA (ESP)
«Quand j'ai entamé ma collaboration avec Tom, son corps était un véritable chantier, spécialement au niveau de ses épaules et de ses bras.» Otmar Keller, qui s'était occupé de la préparation physique de l'équipe de Suisse de football pour l'Euro, qui a participé à la victoire d'Alinghi dans la Coupe de l'America, roule désormais pour Thomas Lüthi.
En chantier, Thomas Lüthi? Est-ce dire que, jusqu'à présent, sa préparation physique n'était pas suffisante? «Non. En fait, les faiblesses rencontrées ont chacune un rapport direct avec une blessure; et on sait que Tom n'a pas été épargné ces dernières années. Et comme un pilote ne peut pas se permettre de prendre le temps nécessaire pendant la saison...» Eh bien, c'est en hiver qu'il faut réparer. Pour mieux préparer...
«Dans ce métier, à 22 ans, on n'est plus un jeune espoir; je suis même, bientôt, un vieux cheval.» A Jerez de la Frontera, où il a découvert hier son Aprilia 250, millésime 2009, Thomas Lüthi a l'humeur badine. Ce qui est un très bon signe, chez lui.
«Je suis en pleine forme!»
Alors, Tom, trop vieux, tout cassé, bon pour la retraite? «Oh non! Mais il est vrai que depuis mon titre mondial, chaque hiver, il y a toujours eu une petite chose ici, une autre là, qui m'a handicapé. Ces derniers mois, nous avons fait réparer ce qu'il fallait et aujourd'hui même, j'en ai ressenti les effets; chaque année, quand on retrouve le guidon d'une moto de course après la pause, des courbatures apparaissent. Là, rien du tout, je suis en pleine forme. Et comme il me reste encore deux mois avant le début du championnat, je serai prêt au bon moment.»
Pour en arriver là, Tom a payé de sa personne. Après quinze jours de cross aux Etats-Unis, il s'est installé à Feusisberg (l'antre de l'équipe de Suisse de football), «où on travaille quatre jours par semaine, souvent près de onze heures par jour, entre la thérapie et l'entraînement propre», raconte encore le Bernois.
Les dessous des tests
Adieu,les vagues
C’est presque un comble pour un pilote désormais entraîné par le préparateur physique d’«Alinghi»: Thomas Lüthi a eu le plaisir de découvrir, hier, que l’asphalte du circuit de Jerez de la Frontera ne comportait plus les nombreuses vaguelettes de ces dernières années. Et pour une bonne raison:
«Le revêtement a été refait complètement, et les Espagnols ont fourni un superbe travail», raconte Tom.
Pas de révolution
Il fallait s’y attendre – la catégorie 250 cm3 est condamnée fin 2010 –, l’Aprilia RSA 2009 n’est qu’une évolution logique du modèle précédent: «Il n’y a pas de révolution apparente, mais je sais qu’aujourd’hui et demain, j’ai un programme copieux de pièces spéciales à essayer», relève Lüthi
Trois dixièmes derrière Bautista
Pour cette première journée – il faisait froid hier matin, et le vent a été présent jusque dans l’après-midi – de la saison 2009, Thomas Lüthi n’a été devancé (de 3 dixièmes) que par le vice-champion du monde en titre, l’Espagnol Alvaró Bautistá.