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Re : Nouvelles de Luthi
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Par défaut Re : Nouvelles de Luthi - 12/12/2009, 06h39

L'INTERVIEW

Tom Lüthi : «mon erreur? avoir trop réfléchi!»


Image © Michel Perret
Thomas Lüthi
Le champion du monde motocycliste Thomas Lüthi revient sur ses années difficiles. Et promet un avenir radieux
Jean-Claude Schertenleib - le 11 décembre 2009,
Le Matin



Thomas, trois ans en 250 cm3 avec la meilleure moto et seulement deux podiums, qu'avez-vous fait de faux?
Rien de précis. En revanche, j'ai beaucoup appris.
Appris en jouant les utilités?
J'ai notamment appris la mentalité et la façon de faire des Italiens. Et comme ils sont très nombreux dans le milieu, c'est un acquis important.
Vous confirmez donc qu'il y avait une trop grande différence culturelle entre vous, Alémanique pure souche, et vos techniciens au sang chaud?
Plus qu'un problème culturel, nous nous sommes heurtés à des soucis de compréhension. Je maîtrise désormais très bien l'anglais, mais Mauro Noccioli ( le chef technique du team ) le maîtrisait un peu moins.
Et vous avez eu besoin de trois ans pour le comprendre?
Attendez, quand je suis arrivé en 250 cm3, j'ai récupéré un technicien qui avait été champion du monde avec Valentino Rossi ( en 125 ), puis avec Loris Capirossi ( en 250) ; ce n'était pas à moi de dire d'entrée que ça n'allait pas. Et Mauro avait tellement d'expérience, il a connu tant de succès, que je l'écoutais: il savait tout concernant l'Aprilia et moi encore rien.
Et ça s'est gâté ensuite?
Disons que c'est devenu plus compliqué quand j'ai pris confiance et que je me suis mis à exiger certaines choses.
La saison 2009 a plutôt bien commencé, malgré le couac du GP de France, lorsque Debón vous renverse alors que vous êtes deuxième. Puis, après la Catalogne, ce fut la descente aux enfers. Que s'est-il réellement passé?
Là aussi, je n'ai pas une réponse très rationnelle. C'est l'époque où on a commencé de parler de mon passage en MotoGP pour 2010 et tout le monde est alors devenu plus nerveux.
Même vous?
Bien sûr. J'étais tendu, je me crispais. Pire, je n'arrivais pas à me guérir. C'était clairement un problème dans ma tête parce que, physiquement, j'étais dans la forme de ma vie.
Et puis il y a eu Indianapolis...
Et le retour sur le circuit où j'avais connu, douze mois plus tôt, le pire accident de ma carrière. Et, là, je n'y étais pas du tout.
La pire période de votre carrière?
Non, le pire était encore à venir. Ce fut en Australie; je suis redescendu à un niveau que je n'avais plus connu depuis des années.
Et c'est en Australie qu'on a vu que votre amie, Fabienne Kropf, avait fait le voyage avec vous. Et qu'on vous a critiqué parce qu'on ne comprenait pas comment vos employeurs pouvaient accepter cela?
Mais heureusement qu'elle était là!
Heureusement?
Oui, parce que dès le soir de ce GP, elle m'a beaucoup aidé et, une semaine plus tard, en Malaisie, je terminais quatrième.
L'amour qui fait aller vite, ça, c'est une grande première...
La crise étant tellement profonde, j'ai enfin pu changer totalement notre façon de travailler.
Avec Fabienne comme conseillère technique?
Mais non! J'ai juste beaucoup moins parlé avec Mauro Noccioli et plus avec les ingénieurs d'Aprilia et d'Öhlins ( suspensions ). Après quelques tours d'essais libres, j'ai dit à tout le monde: «Ne touchez plus la moto, je ferai avec.»
Et, à l'arrivée, vous laissez éclater votre rage devant les caméras?
Oui, parce qu'à ce moment précis j'ai compris que j'avais eu raison. Dès lors, je n'allais plus accepter que l'on démolisse la suite de ma carrière.
Et rebelote à Valence, une semaine plus tard?
Oui, sur un circuit où, jusque-là, je n'avais jamais véritablement brillé. Après une course comme cela, on ne peut que passer un bon hiver.
Pendant cette période, il n'y a jamais eu un moment où vous vous êtes dit: «Cette fois, c'est terminé Tom, tu n'es plus bon à rien?»
Non. J'ai toujours su que j'étais encore capable de piloter une moto. Mais...
Mais?
Je réfléchissais trop: pourquoi ça ne va pas? Que faire? Et plus je réfléchissais, plus le problème grandissait; c'est là que j'ai trouvé la solution: ne pas trop réfléchir, laisser faire les choses naturellement.
Se déconnecter, c'est cela? Mais où trouver le petit bouton qu'il faut tourner sur off au moment de monter sur sa moto?
C'est tout le rituel de la préparation. Quand je me mets accroupi dans mon stand et que je baisse la visière de mon casque, j'entre dans un autre monde. Il n'y a plus que moi, ma moto et la piste.
Donc, quand Valentino Rossi répète les mêmes gestes avant de s'élancer, ce n'est pas que pour le show?
Oh, ça non! On le voit souvent rigoler, mais je suis sûr que derrière sa visière, quand il roule, il est extrêmement sérieux et concentré.
Une nouvelle aventure - la classe Moto2 - vous attend en 2010. Pour un nouveau départ?
J'en suis persuadé et je me réjouis beaucoup. Tout le monde va partir de zéro, je me retrouve dans une petite équipe, où il n'y aura plus de soucis de compréhension linguistique.
Comme en 2005, l'année de votre titre mondial en 125?
C'est vrai que cela ressemble un peu à ce que j'ai connu. La gloire d'alors, j'ai réussi à l'oublier, mais il y a des choses qui restent.
Comme?
Notre belle histoire. Nous étions une toute petite équipe et nous avons réussi à battre le grand team KTM, à la surprise de tous.
Tiens, puisqu'on parle de surprise: en Moto2, vous retrouverez sur votre route votre copain et voisin Dominique Aegerter?
Oui, et si nous roulons les deux devant, ce sera formidable.
Et si lui roule devant et vous pas?
Cela sera beaucoup moins drôle pour moi. Mais si ça doit se passer, ça ne se passera qu'une seule fois!é


FICHE BIO
NOM: Lüthi
PRÉNOM: Thomas
NAISSANCE: le 6 septembre 1986
PROFESSION: pilote motocycliste
ÉTAT CIVIL: célibataire, partage sa vie avec Fabienne Kropf


mange un castor tu sauves un arbre
   
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