Discussion: Informations en Vrac
Afficher un message
Re : Informations en Vrack
Vieux
  (#3434)
Norton
World Champion!!
 
Avatar de Norton
 
Déconnecté
Messages: 49 307
Date d'inscription: May 2006
Localisation: Lausanne
Par défaut Re : Informations en Vrack - 03/04/2011, 07h20

MOTOCYCLISME

John Hopkins, l'alcoolique repenti


Image ©
Jeune et talentueux, John Hopkins avait tout pour réussir. Mais son rêve s'est noyé dans l'alcool et a tourné au cauchemar. Aujourd'hui, il a pris de la bouteille et tourné la page. Il revient dans le circuit pour remplacer Alvaro Bautistá.

La célébrité et les dollars ont failli le dévorer tout cru. Dans une interview vérité accordée à un magazine nord-américain, John Hopkins fait son coming out: «Oui, j'avais sombré dans l'alcool.»
Jean-Claude Schertenleib - le 02 avril 2011, 20h22
Le Matin Dimanche
0 commentaires

Suzuka Circuit Hotel, Japon, premiers jours d'avril 2002. Un Californien qui n'a pas encore 19 ans débarque de son Amérique natale, la dégaine du surfeur, un bandana sur le front, une compagne pour le moins accorte - Ashleigh, qui deviendra son épouse - qui se colle à lui en permanence. Valentino Rossi et Sete Gibernau, qui sont alors les meilleurs copains du monde, n'ont pas besoin de longs conciliabules pour se comprendre: «Eh bien, voilà un joli candidat au bizutage. Et surtout une très jolie copine à taquiner.» Voire plus, si entente.
John Hopkins n'a pas encore pris son premier départ en GP que, déjà, il a fait copain-copain avec les deux grandes stars du moment. Sympa, ce milieu, doit-il se dire. Et Ashleigh de jouer avec son corps, coquine; de jouer avec ses arguments, envoûtants. Le soir de la course (Rossi a gagné, Gibernau est tombé, Hopkins termine dernier à 5 tours, après une chute), la nouvelle équipée sauvage des GP se retrouve dans une des loges à karaoke du circuit. Et messieurs les anciens de faire découvrir au rookie, au débutant, les effets euphoriques de l'alcool. Le lendemain, alors que le soleil n'est pas encore levé sur Suzuka, l'autobus qui doit ramener tout le monde à l'aéroport de Nagoya partira avec une bonne vingtaine de minutes de retard: John Hopkins ne s'est pas réveillé et personne ne sait exactement où et avec qui Ashleigh, sa compagne, a passé la nuit. Rossi et Gibernau rigolent de la bonne blague.
John, remplaçant de luxe
Circuit de Jerez de la Frontera, Espagne, 2 avril 2011. Alvaro Bautistá, le pilote titulaire de la seule Suzuki engagée en MotoGP s'étant blessé au Qatar, John Hopkins, qui défend les couleurs de la marque en championnat britannique superbike, est venu jouer les remplaçants. Sete Gibernau est à la retraite depuis longtemps, Valentino Rossi tente de trouver des solutions avec une Ducati si gourmande en pilotes, Ashleigh n'est plus l'épouse de personne. Oubliés le mariage en grande pompe à Las Vegas, la propriété à 5 millions à Miami. Oubliés, surtout, les nuits de dépression, l'alcool, la déchéance. Dans une interview vérité accordée au magazine américain Motorcycle US, John Hopkins a tenu à faire son coming out. A raconter par où il était passé, à rappeler aussi que la gloire et la richesse sont souvent éphémères, mais qu'elles se nourrissent sans vergogne du corps et de l'âme de ceux qui les courtisent: «Ces trois dernières années, j'ai traversé des expériences de vie très difficiles. Et j'ai appris. J'ai changé. Ce sont ces épreuves qui ont fait ce que je suis aujourd'hui, un homme plus heureux, à nouveau honnête envers moi-même et envers les miens. J'étais tombé bas, extrêmement bas. Désormais, je ne bois plus d'alcool. Je n'en boirai plus jamais.»
Un cercle vicieux, infernal
Car chez John Hopkins, l'alcool jouissif des fêtes entre copains s'est transformé en alcool destructeur: «Parce que très vite, je me suis blessé. Et qu'il fallait continuer de faire mon travail, malgré la douleur, malgré les handicaps. J'étais tombé dans un cercle vicieux, un cercle infernal, mon corps s'était transformé en quelque chose qui ne ressemblait à plus rien. Je n'avais plus de vie à part la course et quand j'étais à la maison, j'ai commencé par boire pour tenter de m'échapper de ce que j'étais devenu, d'oublier les douleurs avec lesquelles je vivais. C'était terrible: «Hey John, tu as mal? Prends encore un coup». Et le week-end suivant, j'étais de nouveau sur un circuit. Le trou se creusait, j'étais pris au piège. Je n'ai bien sûr jamais bu quand je pilotais, mais entre les courses, c'était l'enfer. J'étais en pleine dépression, prisonnier d'un phénomène d'autodestruction. Et un jour j'ai compris, je ne voulais plus me sentir aussi mal. Et je m'en suis sorti.»
La dernière rechute
Mais avant, il a passé par la case divorce. Rechute. Nouveaux doutes. Nouveau défi gagné: «Je me suis intéressé à d'autres choses, j'ai passé mon brevet de parachutisme, j'ai recommencé l'entraînement en motocross, le mountain bike. J'ai retrouvé la santé en redevenant actif. Désormais, je me sens prêt pour refaire de belles choses. Mes relations avec les membres de ma famille sont redevenues ce qu'elles étaient au début, riches, apaisantes. Alors, je ne veux pas avoir de regrets: qui sait, peut-être que je devais passer par là?»
Le rêve californien avait tourné au cauchemar pour John Hopkins, il jure aujourd'hui qu'on ne l'y reprendra plus.


mange un castor tu sauves un arbre
   
Réponse avec citation