[GP de Thailande] Balle de match pour Marquez

Alors qu’il reste cinq manches pour la saison 2019, Marc Marquez peut être sacré champion du Monde pour la sixième fois de sa carrière en MotoGP dès ce week-end du côté de la Thailande. En effet, avec 98 points d’avance sur son premier poursuivant, Andrea Dovizioso, l’espagnol pourrait mettre fin au suspense très rapidement. En Moto2 et Moto3, la lutte pour le titre fera encore rage.

Comme chaque année, le mois d’Octobre est le mois des GP outre-mer. Les pilotes prennent l’avion pour se retrouver de l’autre côté du globe pour des GP qui sont toujours surprenant au niveau des résultats, surtout dans les petites catégories. L’Europe est loin, il faut s’adapter à un climat différent, souvent humide notamment en Thailande et en Malaisie, souvent pluvieux au Japon, et souvent frais en Australie.

En MotoGP, Marc Marquez reste sur deux victoires consécutives, dont celle en Aragon où il a dominé de la tête et des épaules toutes les séances et la course. Quand il est dans cette forme là, le pilote Honda est inarrêtable, seule une chute peut mettre fin à sa domination. Cette année 2019 restera comme une des plus belles pour Marquez, puisqu’en quatorze courses, il compte huit victoire, cinq deuxièmes places et une chute à Austin alors qu’il menait la course. Ce qui est assez incroyable quand on le compare à ses principaux adversaires qui n’ont pas plus de deux victoires (Dovizioso au Qatar et Autriche, deux circuits Ducati, et Alex Rins avec les victoires aux USA et en Angleterre).

Pour la deuxième fois de l’Histoire, les pilotes vont en Thailande, sur le circuit de Buriram. L’an passé, nous avions eu une magnifique course avec la victoire de Marc Marquez dans le dernier virage face à Andrea Dovizioso et Maverick Vinales. On espère revoir cette année le même genre de GP. Surtout que Marquez a une petite revanche à prendre face à Dovizioso dans le dernier tour. En Autriche, le pilote Ducati a réussi un dépassement très osé à quelques centaines de mètres de l’arrivée, lui qui compte plusieurs victoires au forceps face à Marquez.

Chez Ducati, Aragon a été un retour sur le podium avec Andrea Dovizioso 2ème et Jack Miller 3ème. Depuis le retour de la trêve estivale, les pilotes de Borgo Panigale sont plus que décevants. En effet, excepté la victoire du numéro 4 en Autriche, aucun autre podium en Grande Bretagne ou à Misano pour les Rouge.

La plus grosse déception étant Danilo Petrucci qui n’y arrive plus depuis quelques GP. Quatrième du championnat, à seulement un point de la troisième place de Rins, Petrucci reste sur une 12ème place en Aragon et n’a pas réussi à terminer dans le top 5 depuis l’Allemagne en Juillet dernier. Huitième à Brno, 9ème à Spielberg, 7ème à Silverstone, 10 à Misano et donc 12ème en Espagne il y a quinze jours. Ce n’est pas digne d’un pilote qui souhaitait jouer le titre et tout simplement d’un pilote officiel Ducati. Son contrat prolongé depuis le Mugello (où il avait remporté sa première victoire en carrière), Petrucci sait qu’il sera encore coéquipier de Dovizioso en 2020. Mais ces résultats ne doivent pas faire sourire dans le box italien. L’an passé, Petrucci (qui était chez Pramac) avait terminé 9ème du GP de Thailande. Avec la spirale dans lequel il semble être actuellement, la confiance ne doit pas être de mise !

Jack Miller de son côté est monté pour la troisième fois de la saison sur un podium en Aragon après Austin en Avril et Brno en Aout. Le pilote australien souffle le chaud et le froid depuis le mois de Mars. Six fois dans le top 5, il compte toutefois quatre abandons. Actuellement 8ème du championnat avec 117 points, l’australien voudra une nouvelle fois prouver qu’il aurait pu être dans l’équipe officielle pour 2020. Surtout que le GP d’Australie approche, et on peut penser qu’il sera encore plus motivé que d’habitude.

Chez Honda, outre Marc Marquez qui enchaine les victoires et semble imbattable sur la durée d’une saison, les autres pilotes sont en difficuté.
Jorge Lorenzo est revenu à Misano, mais les résultats ne décollent pas. Habitué au fond du classement, le majorquin ne semble pas pouvoir faire mieux que ses résultats actuels. Un manque de confiance certain, surement la peur de rechuter à nouveau, et des pilotes de plus en plus proches au chrono fait que cette saison est catastrophique pour Lorenzo. Lors de sa première saison chez Ducati, la tournée outre mer lui avait permis de jouer devant, revenir parmi les plus rapides. Même si cela semble improbable cette année, espérons qu’il arrive tout de même à se rapprocher du top 10. Car voir un multiple champion du Monde jouer la 17ème place, cela est embêtant. Maintenant, la Thailande reste un très mauvais souvenir pour Lorenzo puisqu’il avait lourdement chuté l’an passé le vendredi, mettant fin à sa saison. Il découvrira donc le circuit. Un désavantage, dans une saison déjà galère.

Cal Curtchlow nous fait toujours du Cal Crutchlow. De grandes déclarations sur tout et n’importe quoi, et une chute un GP sur trois. L’an passé, le GP de Thailande avait été moyen pour Crutchlow, terminant proche de la victoire (à 6 secondes de la victoire mais aussi du podium). Pour cette tournée outre-mer, on attend un Crutchlow revanchard, lui qui l’an passé avait eu une très grosse chute en Australie qui avait mis fin à sa saison (blessure à la cheville).

Son coéquipier Takaaki Nakagami brille par son absence. En effet, malgré quelques essais de temps en temps dans les meilleurs, il passe trop souvent inaperçu, dans le ventre mou du classement. Jamais largué, mais rarement devant. C’est le pilote qu’on ne voit pas et qu’on oublie à chaque course. Il n’est jamais décevant, mais jamais transcendant.

Chez Suzuki, Alex Rins est troisième du championnat, malgré plusieurs bévues cette année. Comme la dernière en Aragon lorsqu’il a fait chuter Franco Morbidelli en début de course. Sanctionné d’un long lap penalty, le pilote Suzuki n’avait perdu que trois secondes (même s’il avait perdu autant lors de l’accrochage). Et pourtant, il a réussi à terminer 9ème. Mais son week end était plus que moyen puisqu’il partait déjà de la 12ème position sur la grille. Même sans ces incidents, Rins n’aurait jamais pu jouer devant car il termine à plus de 27 secondes de la victoire (Aleix Espargaro 7ème avait fini à 10 secondes). C’est problématique pour Rins qui restait déjà sur un abandon à Misano. Il voudra repartir de l’avant, mais on voit que le manque de régularité pourrait couter cher en fin de saison.

Son coéquipier Joan Mir continue son apprentissage et est en progression. Même si on le compare logiquement à Quartararo, il ne faut pas oublier que le majorquin a été blessé à plusieurs reprises dans l’année et revient tout juste d’une nouvelle blessure. Il a la saison d’un rookie habituel. Quelques bons GP, puis des GP où rien ne fonctionne. Des erreurs certaines courses, des essais ratés à certains GP, bref la vie d’un jeune pilote. Aragon a été un mauvais GP, on peut espérer que ce soit le bouton ON pour la Thailande ou pour les GP suivants.

Chez KTM, c’est soupe à la grimace une nouvelle fois. Après avoir mis Johann Zarco à la porte, c’est maintenant Pol Espargaro qui se blesse et qui a été forfait pour le GP d’Aragon. Le pilote espagnol va tenter de revenir en piste dès ce week end malgré une fracture au poignet. On peut penser qu’avec quelques médicaments, cela passera. Mais il ne sera surement pas à 100% En plus, avec l’humidité et la chaleur, il risque de souffrir encore plus que ses adversaires.

Mika Kallio a donc remplacé Zarco. Bien. Maintenant le finlandais est là pour terminer la saison, mais vise aussi la place de titulaire. Il va devoir faire mieux que Miguel Oliveira et montrer que KTM peut compter sur lui pour 2020.

La bonne surprise d’Aragon a été les deux Aprilia. Pour la première fois de la saison, nous avons vu Andrea Iannone dans le top 10. Et cela n’est pas suite à un concours de circonstance. L’italien a fait un très bon week-end. La piste d’Aragon convenait aux Aprilia. Espérons que ce ne soit pas que la piste, mais que des évolutions ont été apportées à la machine italienne. Mais nous risquons aussi et surtout de les revoir bien plus loin au classement, entre les Avintia et les Tech3. Au moins, il nous aura fait espérer quelque chose.

Aleix Espargaro lui a terminé à une magnifique 7ème place (à seulement 10 secondes de la victoire). Preuve que la moto était à l’aise à Aragon. Car oui, même si Iannone a terminé 11 ème, en bagarre pour la 9ème place, Espargaro a mis tout de même plus de 20 secondes à Iannone. C’est le meilleur résultat du grand frère Espargaro en 2019. Il sera difficile de faire aussi bien sur cette tournée outre-mer, mais avec des conditions toujours spéciales, il peut espérer quelque chose.
En tout cas, la confiance ne semble pas au rendez vous pour Aleix d’après les dernières infos et commentaires de sa part.


Chez Yamaha, on a raté le podium en Aragon, malgré une belle course de Maverick Vinales. L’espagnol s’est fait dépasser lors des derniers tours par Dovizioso et Miller. Mais Vinales sera encore à suivre et devrait selon toute vraisemblance jouer le top 3 en Thailande. Il doit seulement réussir à être régulier sur les trois jours et prendre un bon départ.
Fabio Quartararo n’était pas sur le podium en Espagne, certains peuvent dire que c’est une déception après avoir fait le deuxième chrono des qualifs, mais aujourd’hui, une course encourageante pour Quartararo c’est la 5ème place! Preuve que nous devenons exigeant avec le niçois. L’objectif pour cette tournée est de continuer sur sa lancée, avec pourquoi pas la possibilité de viser un podium voir mieux.

Le circuit de Buriram devrait convenir aux Yamaha, ils avaient été présents l’an passé alors qu’on se souvient les résultats à cette période en 2018 n’étaient pas excellents.

Valentino Rossi n’a toujours pas gagné en 2019. Avec la pluie annoncée, cela pourrait lui convenir, mais aujourd’hui l’italien semble être le troisième pilote de la marque en terme de confiance et de régularité.