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La der à Valencia

Il est mi-novembre, les journées sont de plus en plus courtes, les titres de Champions du Monde ont été décernés, cela sent bon la fin de saison. Et comme chaque année, les pilotes termineront en beauté 2019 sur le circuit de Valencia. Une année 2019 qui aura vu les triomphes des frères Marquez et de Lorenzo Dalla Porta en Moto3. Il y aura toutefois un titre qui sera décerné avec la Coupe du Monde MotoE qui va rendre son verdict.

Dix-neuvième Gand Prix de la saison, et Valencia fêter les champions une dernière fois pour l’année 2019. Valencia, c’est la dernière fois qu’un français a gagné en catégorie reine il y a 20 ans maintenant. C’est aussi le lieu de la dernière victoire de Dani Pedrosa en carrière en 2017, lorsqu’il a dépassé Johann Zarco dans le dernier tour. C’est le lieu du duel entre Valentino Rossi et Jorge Lorenzo en 2015. Celui où Marc Marquez a remonté tout le plateau Moto2 en 2012 en quelques virages. Un strike au départ MotoGP en 2011, l’année où Ben Spies se fait dépasser dans la dernière ligne droite par Casey Stoner. La victoire de Troy Bayliss en 2006. De nombreux titres décernés depuis plus de 15 ans dont le plus fameux, celui de Nicky Hayden en 2006 ou encore la lutte finale entre trois pilotes Moto3 en 2013. Des victoires françaises avec Randy de Puniet ou Johann Zarco. L’exploit de Can Oncu l’an passé. Jorge Lorenzo qui en 2013 avait tenté un coup de poker en ralentissant le peloton. La seule victoire en carrière pour Michele Pirro ou Karel Abraham. L’hommage rendu au regretté Marco Simoncelli en 2011. Et c’est aussi la fois où on aperçoit l’homme au pétards qui chaque année met fin à la saison!

Bref, il se passe souvent quelque chose à Valencia, et même si les trois catégories ont déjà leur champion du Monde, on pourrait assister à de belles courses et à des exploits.

Et pourquoi ne pas rêver de voir enfin Fabio Quartararo mettre fin à la disette française ? Ce serait un sacré signe du destin que de voir à nouveau un français sur la plus haute marche du podium, sur ce circuit de Cheste. Quartararo qui aura été quoi qu’il arrive la grosse révélation de ce championnat MotoGP. Il devrait logiquement terminer meilleur pilote indépendant, sauf si Jack Miller s’impose et que le français ne marque pas plus de deux points.

Ce sera aussi l’occasion de voir une victoire pour Valentino Rossi, lui qui n’a plus remporté la moindre course depuis plus de deux ans et demi. Mais malgré une très belle course en Malaisie, où il a terminé au pied du podium, il semble difficile de voir le numéro 46 s’imposer. Surtout que la météo plus ou moins incertaine ne devrait pas permettre un coup de poker en chaussant des pneus différents des autres pilotes.

Il y a un pilote qui pourrait laisser les autres s’imposer, c’est bien Marc Marquez. Avec onze victoires en dix huit courses, plus six autres podiums, l’espagnol est en train de réaliser une saison tout à fait exceptionnelle. On se souvient de son année 2014 avec ses dix victoires consécutives pour démarrer la saison, mais la régularité de 2019 restera dans les mémoires. Avec actuellement 395 points, il a dépassé le record détenu jusqu’à présent par Jorge Lorenzo en 2010 avec 383 points. Avec une nouvelle victoire et donc 420 points en 19 GP, cela serait difficile de le battre (même si en ajoutant un nouveau GP par an comme certaines personnes le souhaitent, ce serait possible).

Andrea Dovizioso terminera pour la troisième année consécutive en deuxième position du Championnat. Et en ce jour particulier, on peut donc dire que Dovi est un peu le Poulidor de la moto de la fin des années 2010.

Chez Honda, on surveillera une nouvelle fois ce que va nous faire Jorge Lorenzo. Cette année restera comme la plus catastrophique pour le triple Champion du Monde MotoGP. Ses résultats sont de pires en pires, incapable de marquer le moindre point sans les chutes de ses adversaires. On devrait tout de même retrouver le majorquin la saison prochaine, mais si de nombreuses rumeurs ont fait état d’un arrêt.

L’autre pilote Honda qui sera surveillé est Johann Zarco. Lui aussi aura vécu sa pire saison en MotoGP avec son départ de KTM suite à ses nombreuses critiques. Il aura pu terminer la saison pour les trois derniers GP sur la Honda LCR de Nakagami qui est blessé. Maintenant, on ne sait toujours pas de quoi sera fait l’avenir de Zarco. Yamaha lui avait fermé les portes du poste de pilote test, mais on a appris dans la semaine que Jonas Folger qui devait continuer son rôle de testeur était mis à pied, Yamaha voulant se concentrer soi-disant que sur un programme de test au Japon. On peut toutefois penser qu’avec un Galbusera qui sera libre en tant que technicien, Yamaha pourrait vite changer d’avis et prendre un Zarco qui devrait être libre.

Chez KTM, on surveillera avec attention le premier GP dans la catégorie reine pour Iker Lecuona. Le pilote basque remplacera Hafizh Syahrin en 2020 et bénéficie de la blessure de Miguel Oliveira pour faire ses débuts avec l’équipe française. On n’attend rien de spécial de la part de Lecuona, mais on rappellera qu’il était monté sur le podium ici même l’an passé pour la première fois de sa carrière. Lecuona est une surprise pour être en MotoGP, mais il a toutefois terminé quatre fois dans les 7 premiers lors des cinq dernières courses. Comme son coéquipier de marque, Brad Binder, il a surtout souffert des problèmes de la KTM cette saison.

Deux frères, deux champions

En Moto2, Alex Marquez est devenu champion du Monde pour la deuxième fois de sa carrière après 2014 en Moto3. Le titre n’était pas acquis en début de saison pour l’espagnol, surtout face aux KTM. Mais le pilote Estrella Galicia a bénéficié du mauvais début de saison de la firme autrichienne pour engranger des points alors que Brad Binder, le principal favori en début d’année était en difficulté. Mais rien n’était joué pour Marquez, car lors des premières courses de l’année, Lorenzo Baldassarri avait enchainé plusieurs victoires. En effet, avec trois victoires lors des quatre premières courses, l’italien de l’équipe Pons se posait en favori. Mais depuis sa grosse chute au Mans, Baldassarri n’est pas remonté sur un podium malgré plusieurs tops 5. Mais ses divers abandons lui auront couté cher.

Puis on a pu penser que le coéquipier de Baldassarri, Augusto Fernandez allait pouvoir jouer le titre suprême, notamment suite à ses deux victoires en Angleterre et à Saint Marin. Avec trois victoires au total, Fernandez est la bonne surprise de l’année. Lui qui n’avait quasiment jamais terminé dans les 10 premiers d’un GP a fini à 13 reprises dans le top 10.

Brad Binder était le favori, mais son début de saison lui a vite douché ses espoirs. Malgré tout le sud-africain compte quatre victoires dans la saison et sera le favori pour ce GP final, avant son départ en MotoGP dans l’équipe officielle KTM, en remplacement de Johann Zarco. C’est la grosse info des derniers jours en MotoGP. Le sud-africain n’ira pas chez Tech3, mais directement dans l’équipe usine. Toutefois, sans sa douzième place au Japon mais avec un podium, Binder aurait pu jouer la finale à Valencia face à Marquez.

La bonne surprise de cette année est Jorge Navarro qui sur sa Speed Up a découvert les joies du podium Moto2. Mais toujours pas de victoire pour l’espagnol. Avec sept podiums, Navarro réalise sa meilleure saison, lui qui n’avait jamais marqué plus de 60 points lors de ses deux premières années de Moto2.

En Moto3, la tournée outre-mer a sacré Lorenzo Dalla Porta, et on ne peut pas dire que l’italien n’a pas mérité son titre. Alors qu’après Aragon, il ne comptait qu’une victoire en quatorze GP, il en a enchainé trois consécutive au Japon, en Australie et en Malaisie. Au final, Dalla Porta compte quatre victoires, six 2èmes places et une 3ème place. Il mène le championnat avec 89 points d’avance sur Aron Canet qui malgré trois victoires a connu trop de mésaventures avec notamment trois abandons consécutifs en Octobre alors que son adversaire principal enchainait les victoires.

Le troisième larron d’une bonne partie du championnat a été Tony Arbolino qui a enchainé les podiums pendant l’été, mais qui comme Canet a vécu une tournée outre-mer assez catastrophique avec seulement 19 points en quatre courses. Pourtant entre l’Italie et Saint Marin, le pilote Snipers a marqué 123 points sur les 175 qu’il a obtenu toute l’année.

Mais il n’y a pas que Dalla Porta qui a bénéficié de la tournée en Asie et Pacifique pour réussir. Son coéquipier Marcos Ramirez s’est battu plusieurs fois pour le podium, même s’il n’y est monté qu’en Australie. Il a toutefois marqué 51 points en quatre GP, plus que toute autre pilote autre que Dalla Porta.

A part ça, certains pilotes ont vécu des fortunes diverses en Asie. Jaume Masia par exemple qui après un problème lors du tour de mise en grille a dû partir de la dernière position en Malaisie avant de remonter tous les pilotes pour terminer sur le podium.

Niccolo Antonelli s’était fracturé la clavicule à Saint Marin et après deux GP d’absence, il a réussi la pole position au Japon avant de terminer 12ème et 10ème en Malaisie.

Celestino Vietti terminera Rookie of the Year avec déjà trois podiums. L’italien est assez irrégulier avec plusieurs chutes, mais il est la révélation de l’année dans la catégorie.

Comme depuis le début de saison, Tatsuki Suzuki a encore été malchanceux lors des derniers GP. On ne compte plus le nombre de chutes du pilote japonais, mais en Malaisie, il n’y était pour rien, ne pouvant éviter la chute de Gabriel Rodrigo qui menait le GP, juste devant lui.

La Malaisie a vu aussi le premier podium de Sergio Garcia, le jeune rookie de 16 ans de l’équipe Estrella Galicia. Alors qu’il n’avait terminé dans le top 10 qu’à une occasion en Aragon, l’espagnol fait 5ème au Japon et 2ème en Malaisie.

Son coéquipier Alonso Lopez a lui aussi connu son premier podium en Thailande. Bref, une belle tournée pour l’équipe Estrella Galicia.

Albert Arenas a vécu une année difficile, mais cette tournée lui a permis de revivre. Avec une victoire en Thailande ainsi que deux autres podiums au Japon et en Australie, le pilote d’Angel Nieto aurait pu viser encore mieux mais il a chuté dans le dernier virage en Malaisie alors qu’il allait encore monter sur le podium. Mais avec 61 points, il a marqué la majorité de ses points sur ces trois GP.

Il y aura deux courses de MotoE sur ce week-end, qui décernera le premier vainqueur de la Coupe du Monde. La première course se déroulera le samedi à 16h15 et la deuxième course le dimanche à 10h05. Pour le moment, c’est l’italien Matteo Ferrari qui est en tête du championnat suite à ses deux victoires à Misano (et deux fois 5ème en Allemagne et Autriche). Le pilote Gresini mène la Coupe avec 19 points d’avance sur le pilote Tech3, Hector Garzo qui compte 53 points. Derrière, c’est très serré puisque Bradley Smith, Mike Di Meglio et Xavier Siméon se tiennent en trois points. Siméon qui se remet doucement d’une fracture de la clavicule.

Avec 50 points à distribuer, tout est encore à jouer puisqu’on l’a vu à Misano, un pilote peut avoir l’avantage sur les autres sur un circuit.

Après les quatre premières courses de la saison, on peut tout de même avouer que cette première année est une réussite pour cette Coupe. Le public n’était pas très enthousiaste mais la bagarre a lieu entre les pilotes, même si on peut regretter le faible nombre de tours (entre 5 et 7). Le plateau, composé d’anciens pilotes de MotoGP, de pilotes Champions du Monde dans différentes catégories, de jeunes qui peuvent espérer trouver une place en Mondial Moto2, montre une homogénéité qui n’était pas spécialement attendu en début d’année. Alors oui, il y aura eu les couacs avec les motos qui ont brulé en Mars dernier lors de tests, un incendie sur une moto en Autriche, mais pour une première c’est un bon début.

Pour terminer cette saison en MotoE, un nouveau français sera en piste avec Lucas Mahias qui remplace le finlandais Niki Tuuli qui s’était blessé à Misano

A l’année prochaine!

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