Il arrive de temps en temps en Moto3 de voir une remontée dingue de la part d’un pilote. Des courses qui marquent les fans et dont on se souvient pendant plusieurs années. Des courses qui marquent l’avènement d’un pilote. Pedro Acosta, pour sa deuxième course en Championnat du Monde est de ceux-là suite à sa victoire à Doha.
Remporter sa première course en Championnat du Monde Moto3 alors que l’on est un rookie, c’est assez rare. Sur les 15 dernières années, on peut se souvient de Can Oncu à Valencia lors de sa wild card pour la dernière course de l’année 2018. Sergio Garcia lors de sa dernière course de rookie en 2019, Joan Mir en 2017. Il y a eu aussi Romano Fenati en 2012 où il avait gagné sous la pluie de Jerez pour son 2ème GP après avoir terminé 2ème pour la manche d’ouverture au Qatar. Ou Maverick Vinales en 2011 lorsque dès son arrivée en GP il se battait avec Johann Zarco et Nico Terol pendant une grande partie de la saison.
Voir des pilotes qui remontent tout le plateau pour s’imposer, cela s’est déjà vu aussi avec notamment Brad Binder à Jerez en 2016, ou Marc Marquez en 5 tours à Estoril en 2010. Mais même s’ils partaient dernier, les deux ex-pilotes de l’équipe Ajo avait dès l’extinction des feux gagnés de nombreuses positions.
Lorsque vendredi soir la pénalité accordée à Pedro Acosta était de partir de la voie des stands avec six autres pilotes, on se disait que leur course allait être très difficile et que de terminer dans le top 10 serait déjà un exploit. Depuis trois ans, il n’est pas rare de voir des pénalités lorsque les jeunes pilotes ralentissent lors des séances d’essais pour prendre la bonne roue, tout en restant sur la bonne trajectoire. Mais cette fois la Direction de course avait vu plus gros qu’une pénalité sur la grille de 3 ou 6 places. Rattraper 10 secondes de retard celà s’est souvent vu notamment lorsqu’il pleut. Mais pas dans le désert qatari.
Dès le départ de ce GP de Doha, nous avons vu Pedro Acosta et Romano Fenati prendre la mène dans le groupe des sept pénalisés. Et en s’entendant très bien, les deux pilotes, mais surtout Acosta ont roulé rapidement une seconde plus vite que le reste du plateau. Stefano Nepa et Sergio Garcia ont aussi profité de la vitresse du pilote d’Aki Ajo pour remonter. Après moins de 10 tours, les quatre pilotes sont revenus sur les moins rapides qui étaient partis sur la grille de départ. Mais il y avait toujours un petit écart de 5 secondes par rapport aux leaders qui comme chaque année au Qatar font une course groupée avec de nombreux dépassements dans la longue ligne droite et plusieurs accrochages limites (Masia poussé par Toba en dehors de la piste, Alcoba et McPhee qui s’accrochent avec des coups de pieds comme réponse de la part de l’écossais).
Mais c’est peut-être ce qui a permis de sauver la course des punis. Alors que devant, les pilotes se gênaient, pouvant passer de la tête à la 10ème positions en 1 virage, Acosta, Fenati et Garcia roulaient à 100%, prenant les bonnes trajectoires, n’essayant pas de gérer leur pneus, ayant le couteau entre les dents. Et comme on pouvait le penser, la stratégie gagnante était celle des retardataires.
A six tours de la fin, Pedro Acosta, Romano Fenati et Sergio Garcia (toujours en dehors des points), étaient de retour dans le groupe de tête. Et comme on a pu le voir la semaine dernière pour la première course de la saison, Pedro Acosta n’a pas peur de la bagarre, et quand il faut doubler, il y arrive sans difficulté. Toujours sur sa lancée, le jeune pilote de 16 ans ne se fait pas prier pour rapidement se retrouver dans le top 10 et montrer le bout de son pneu avant à son coéquipier qui était parti de la pole position. Alors que Romano Fenati, comme trop souvent a eu du mal en bagarre, Acosta lui de son côté a montré qu’il était au dessus du lot sur cette journée.
A l’entame du dernier tour, Acosta a pu prendre la tête et a vite réussi à s’échapper quelque peu pour casser le groupe de tête. Seul Darryn Binder a réussi à le suivre alors que derrière l’énervement des pilotes étaient palpables.
Pedro Acosta s’impose pour la première fois de sa carrière, et sûrement pas la dernière, après une remontée fantastique! A-t-on assisté à la naissance d’un futur grand champion? Difficile de le dire, seul l’avenir nous le dira. Mais en tout cas, on se souviendra de cette course de Doha pendant de nombreuses années! Et c’est bien ça l’essentiel pour nous les amoureux des GP.
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