Toutes nos excuses, aucun Tweet n'a pu être chargé.
S'abonner à Twitter

Pedro Acosta est-il le meilleur rookie de l’Histoire ?

Avec une cinquième victoire en dix courses dans le Championnat du Monde Moto3, Pedro Acosta domine la catégorie et est parti pour remporter son premier titre de Champion du Monde alors qu’il n’est qu’un rookie de 17 ans. A-t-on déjà vu un pilote aussi fort lors de son arrivée en Mondial ?

Chaque année de nouveaux pilotes arrivent en catégorie Moto3 pour découvrir le Championnat du Monde. Souvent, ces pilotes ne sont pas encore majeurs et arrivent du championnat CEV ou de la Red Bull Rookies Cup avec différents résultats plus ou moins probants. Régulièrement, les meilleurs et plus attendus sont directement dans une équipe de pointe et on espère les voir briller à quelques reprises dans la saison. Plus souvent, les débutants arrivent dans des équipes plus petites, puis espèrent briller pour ensuite changer d’équipe.
Pedro Acosta est directement arrivé dans une des meilleures équipes du plateau Moto3 sur une KTM du team Ajo Motorsport. Lui qui avait signé tout d’abord dans l’équipe Pruestel, a bénéficié du passage tardif en novembre dernier de Raul Fernandez en Moto2 suite à sa très bonne fin de saison 2020 en Moto3. Agé de même pas 17 ans en début de saison, son objectif était de terminer meilleur rookie de la saison et marquer régulièrement des points tout en essayant de terminer dans les 10 meilleurs avec la possibilité de jouer le podium sur certaines courses. Le pilote numéro 1 de l’équipe Ajo pour cette campagne 2021 était sans conteste Jaume Masia qui en est à sa 4ème saison pleine. Et pourtant dès le début de la saison au Qatar, sur un circuit qu’il ne connaissait pas, Pedro Acosta a surpris. On espérait le voir se battre pour la place de meilleur rookie avec l’autre débutant très attendu, Izan Guevara dans l’équipe Aspar, mais cela a dépassé nos attentes.

Pedro Acosta, Moto3 race, German MotoGP, 20 June 2021

Acosta est arrivé en Mondial avec une belle réputation. Vainqueur de la Red Bull Rookies Cup en 2020 avec 214 points, dont six victoires lors des six premières courses, il a aussi participé au championnat Moto3 CEV sur une KTM en terminant 3ème de la saison avec trois victoires dont deux lors du dernier meeting à Valencia. Un peu en retrait dans ce championnat derrière Xavi Artigas (pilote Leopard, déjà auteur d’un podium lors de sa wild card en Mondial à Valencia en 2019) et Izan Guevara auteur d’une saison de très haut niveau (5 victoires, 8 podiums en 11 courses), Pedro Acosta a toutefois réussi à jouer sur les deux championnats avec un total de 23 courses sur une saison plus que raccourcie à cause de la pandémie de Covid-19.A la mi-saison 2021, le jeune rookie a déjà remporté cinq courses sur les dix auquel il a participé. Mais plus que ce nombre de victoire, ce sont les différents styles de courses qu’il a remporté qui impressionnent.
Tout d’abord lors de sa première course à Losail, même s’il ne s’impose pas, il est lors de la grande majorité de la course dans le top 5 alors qu’on a l’habitude d’avoir des pilotes en paquet sur ce circuit de Losail. Battu dans le dernière ligne droite par son coéquipier Jaume Masia, Acosta termine tout de même deuxième mais aurait pu s’imposer sans aucune contestation possible. L’aspiration de la longue ligne droite ayant été profitable à son coéquipier. Mais le plus surprenant allait arriver la semaine suivante. Alors qu’il a été pénalisé d’un départ depuis la pit lane, Acosta (comme d’autres pilotes) remontent tout au long de la course pour se retrouver dans le groupe de tête à quelques tours de l’arrivée. Alors que ses compagnons d’infortune n’arrivent plus à suivre avec des pneus détruits, Acosta remonte jusqu’en première position à deux tours de l’arrivée pour s’imposer en patron. Bien que la course a été assez lente, avec des pilotes dans le groupe de leader qui se sont gênés à de nombreuses reprises et où personne ne voulait vraiment prendre la tête, Acosta ne s’est pas fait prier pour remonter petit à petit. Surtout, alors qu’il était dans un groupe avec Sergio Garcia, Romano Fenati, Dennis Foggia ou Deniz Oncu, des pilotes avec plus d’expérience, c’est bien le jeune rookie qui a mené ce groupe tout du long en alignant les chronos de référence.
A ce moment, tout le monde s’est aperçu que nous avions à faire à un véritable phénomène. Jamais auparavant nous n’avions vu un pilote partir de la pit lane et s’imposer 45 minutes plus tard. Il y avait bien eu Brad Binder il y a quelques années à Jerez, mais le sud africain partait de la dernière position sur la grille, ce qui n’est pas comparable, puisque le pilote peut rapidement doubler de nombreux concurrents dans les premiers virages.Lors de la troisième manche de la saison à Portimao, lieu de sa première victoire en Championnat CEV en 2020, Acosta a remis ça avec une nouvelle victoire, bénéficiant de la chute d’adversaires dans les derniers tours, mais surtout en étant là encore dans les premières positions pendant toute la durée de la course. On sait depuis de nombreuses années qu’il est difficile dans cette catégorie Moto3 de rester dans le groupe de tête pendant toute la course lorsqu’une grosse dizaine de pilotes se suivent. Avec cette nouvelle victoire, Acosta montra qu’il ne faisait pas d’erreur. En trois courses, à aucun moment il n’avait encore eu de raté, alors que des pilotes bien plus expérimentés goutaient le bitume.

Et comme si cela ne suffisait pas, rebelote à Jerez pour la quatrième manche de la saison. Avec trois victoires et une 2ème place en quatre courses, Acosta a réalisé un départ en boulet de canon. Là encore, à Jerez, sa science de la course a parlé, et même si on peut penser qu’il a été chanceux en évitant la chute dans le dernier virage qui a emmené trois pilotes au sol (Oncu, McPhee, Masia), Acosta s’était bien placé, a réussi à sortir en tête pour gagner avec quelques millièmes d’avance sur un des pilotes les plus anciens de la catégorie, Dennis Foggia.

L’apprentissage du circuit Bugatti ou du Mugello a été plus difficile, surtout au vu des conditions précaires en France, mais là où de nombreux rookies peuvent connaître des erreurs, Acosta est resté sur ses roues en terminant à chaque fois dans le top 10.

En Allemagne, sur un circuit qu’il découvrait, nouvelle victoire, avec une fois de plus un sang froid à toute épreuve et une science de la course, puisqu’il s’impose devant huit pilotes qui terminent à moins d’une seconde. On peut s’imposer une fois devant plusieurs pilotes regroupés en paquet, mais quand cela arrive à plusieurs reprises en quelques semaines, cela n’est pas de la chance. Cela arrive quelques fois en Moto3, comme on avait pu le voir ces années précédentes avec Jorge Martin, Joan Mir, ou Brad Binder (de bons référentiels), mais tous ces pilotes étaient plus âgés et avec plus d’expérience dans la catégorie Moto3. N’oublions pas qu’Acosta découvre une partie des circuits.

En Autriche le week end dernier, nouvelle masterclass du jeune pilote espagnol, puisque dans des conditions de pistes plus que difficile, il a fait le choix de partir en pneus pluie, là où d’autres pilotes avaient fait le choix de partir en slick. Finalement, le bon choix était les pneus rainurés. Et rapidement, avec Sergio Garcia, Acosta a réussi à s’échapper, laissant souvent son compatriote prendre le leadership. On sentait que le pilote KTM observait avant de porter son attaque, ce qui est arrivé dans le dernier tour. Avec 48 points d’avance sur son principal poursuivant, de nombreux pilotes n’auraient pas tenté le diable et se serait contenté de la deuxième position. Pas Pedro Acosta qui a dépassé Garcia, le poussant même à la faute dans l’avant dernier virage (même si Garcia termina tout de même deuxième). Mais avec cette nouvelle victoire, c’est un autre gros coup qu’il met sur la tête de ses adversaires.

Pedro Acosta semble insubmersible. Partir en pole position et s’imposer, partir de la pit lane et s’imposer, se battre avec 10 furieux pendant 25 tours et s’imposer, prendre des risques sur une piste humide et s’imposer. Oui, cela a été fait en tout juste dix GP. Là où certains pilotes n’obtiendront jamais cinq victoires dans leur carrière, le pilote de 17 ans compte déjà ses trophées.

Depuis trente ans, plusieurs phénomènes sont arrivés en 125cc ou en Moto3. Mais personne n’avait donné la même impression que Pedro Acosta.

Loris Capirossi est le pilote qui se rapproche le plus de Pedro Acosta. Capirex est arrivé en Mondial 125cc en 1990 à l’âge de 17 ans et a remporté le titre dès sa première année. Et même le doublé avec le titre en 1991. Avec 14 courses au programme de son année de rookie, Capirossi avait remporté trois victoires et huit podiums avant de remporter cinq nouvelles victoires en 1991.

Par la suite, les pilotes ayant marqué la catégorie ont été Valentino Rossi qui a remporté le titre pour sa deuxième année mais qui n’avait gagné qu’à une seule reprise lors de son année de rookie en terminant en 9ème position finale. Mais Rossi allait dès sa deuxième saison (alors âgé de 18 ans) imposer son style et marquer le championnat avec onze victoires en quinze courses.

Dans les autres pilotes précoces, comment ne pas parler de Marco Melandri qui dès 1998 prenait la suite de Valentino Rossi en 125cc, où alors âgé de 16 ans, il allait dès sa première saison terminer en 3ème position du championnat, en s’imposant à deux reprises avec huit podiums en 14 courses. Pour sa deuxième année en 125cc, Melandri n’arriva pas à remporter le titre, terminant cette fois en deuxième position malgré cinq victoires. Mais à 17 ans et demi, deux saisons en 125cc avec 17 podiums dont 7 victoires, c’était très fort et depuis jamais revu, l’âge pour arriver en Moto3 étant maintenant de 16 ans et non plus de 15 ans comme à l’époque (sauf dérogation pour le vainqueur du Championnat CEV)

GERMANY – JULY 19: GP von DEUTSCHLAND 1998 Sachsenring; Marco MELANDRI/ITA (13) – 125 ccm – (Photo by Marcus Brandt/Bongarts/Getty Images)

Parmi les prodiges de la fin des années 90-début des années 2000, n’oublions pas Manuel Poggiali. Même s’il n’a pas eu la carrière que l’on pensait, il remporta le titre à 18 ans, mais après sa troisième saison. Poggiali a surtout marqué sa courte époque avec le titre obtenu en 250cc dès sa première saison à l’age de 21 ans, ce qui était rare à cette époque. Même si aujourd’hui, 21 ans est l’âge pour gagner en MotoGP et mener un championnat ! Une autre époque.

Dani Pedrosa a vite été aussi affublé de superlatifs lors de ses premières années. L’ancien pilote Honda était arrivé en Mondial à l’âge de 15 ans et demi et malgré aucune victoire lors de sa première saison (mais deux podiums), il allait dès sa deuxième saison se battre pour le titre (Arnaud Vincent étant trop fort pour le jeune Dani). Le titre arriva après sa troisième saison en 125cc, avant d’enchainer avec deux nouveaux titres en 250cc. Soit triple champion du Monde à 20 ans et quelques semaines.

2002 Grandes Premios GGPP 2002; Jaime Olivares Camps GGPP2002

Parmi les autres pilotes ayant eu une belle carrière par la suite, notons qu’Andrea Dovizioso remporta le titre 125cc en 2004 lors de sa troisième saison à l’âge de 18 ans. Que Jorge Lorenzo, plus jeune pilote à avoir débuté le jour de ses 15 ans a remporté sa première victoire un an plus tard, mais son premier titre seulement à 19 ans. Joan Mir, qui a connu un ascension fulgurante, a remporté le titre Moto3 pour sa deuxième saison en Mondial, mais à l’âge de 20 ans.

Le dernier pilote qui a remporté le titre à 17 ans est celui dont avec lequel Pedro Acosta est le plus souvent comparé. Marc Marquez n’avait pas encore 18 ans en 2010 lorsque son premier titre arriva. Lui aussi dans l’équipe KTM Ajo (le premier titre pour l’équipe finlandaise), Marquez n’était pourtant pas un rookie, puisqu’il est arrivé en Mondial à l’âge de 15 ans. Il a donc attendu sa troisième saison pour remporter le titre, mais avec une grosse domination puisqu’il avait remporté 10 des 16 courses de la saison. Mais sa première victoire intervenait toutefois après sa 33ème course. Pour rappel, Acosta, c’était après sa deuxième course.

Maverick Vinales, même sans titre lors de son année de rookie avait aussi été un petit phénomène. Arrivé en 125cc à l’âge de 16 ans, Vinales a remporté lors de sa première saison quatre GP et neuf podiums en 17 courses. Il est depuis 20 ans, le rookie qui a été le plus impressionnant, étant dès ses premières courses capable de gagner. Mais le pilote Yamaha avait du attendre sa troisième saison dans la catégorie pour remporter le titre. Mais avec 31 podiums en 49 courses dans la petite catégorie (125cc pour son année de rookie, puis Moto3), Vinales se porte comme un des pilotes les plus efficaces en taux de podium dans cette catégorie.

Malgré tout, Can Oncu restera quoi qu’il arrive plus précoce que Pedro Acosta. Le turc, wild card à Valencia en 2018 a remporté le GP dès son premier essai à l’âge de 15 ans et 115 jours. Mais la suite de sa carrière en Moto3 n’ayant pas été du même accabit.

Alors, la question que l’on peut se poser maintenant : Après quel phénomène Pedro Acosta va le plus ressembler ? Loris Capirossi, Valentino Rossi, Marco Melandri, Dani Pedrosa, Marc Marquez, Maverick Vinales ? Peu importe, mais une belle carrière s’ouvre à lui.

Laisser un commentaire

[GP de Catalogne] Présentation des Moto2

Attention ! Le champion du Monde est de retour. Tito Rabat...

Nous contacter

Pour nous contacter, merci de remplir le formulaire ci-dessous. Nous...

Ben Spies

·Date de naissance : 11 Juillet 1984 · Lieu de naissance...

Valentino Rossi

   Date de naissance: 16 Février 1979 Lieu de naissance:...

Marco Simoncelli (1987-2011)

 Marco Simoncelli nous a quitté le 23 octobre 2011 sur...

Italie – 3 Juillet

MotoGP : Pos. No. Rider Manufacturer Time Diff 1 1...