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DePuniet - Kawasaki : rookie de l'année ? -
21/03/2006, 12h48
La bonne pioche ?
Randy De Puniet disputera ce week-end son premier grand prix dans la catégorie reine à Jerez, au guidon d’une Kawasaki en constants progrès. Le chef de file de la moto française s’attend à une saison d’apprentissage mais semble en mesure de réaliser quelques coups d’éclat.
A moins de s’appeler Valentino Rossi, la première saison en Moto GP s’avère souvent difficile et essuyer les plâtres en fond de grille durant quelques mois n’a rien de déshonorant. Le passage de la catégorie intermédiaire à la catégorie reine n’est pas uniquement une affaire de puissance. Bien plus lourdes, bien plus volumineuses et évidement bien plus rapides, les bolides de la Moto GP exigent une revue complète des méthodes de pilotage mais aussi de la position à adopter sur la moto.
La Moto GP, un monde à part
Randy de Puniet ne fera probablement pas exception à la règle et malgré ses sept années d’expérience du très haut niveau entamées en 1999 dans le championnat du monde 125cc, le Francilien s’attend forcément à une saison délicate. Mais plusieurs éléments laissent à penser que le Tricolore a fait le bon choix en gonflant les rangs du team Kawasaki. L’équipe managée par l’Allemand Harald Eckl est en pleine progression depuis trois ans. Après avoir navigué nettement en deçà des bijoux de la catégorie Yamaha, Honda et Ducati, la Ninja semble s’être un peu plus rapprochée du top niveau cet hiver. En témoignent les excellentes performances de Shinya Nakano à Jerez la semaine passée. Le Japonais, premier pilote du team est parvenu à devancer les Ducati de Loris Capirossi et Sete Gibernau, impressionnantes durant l’intersaison. A l’image de son coéquipier, Randy de Puniet s’est lui aussi montré à son avantage. Souvent aux portes du top 10 cet hiver, le nouveau résident d’Andorre a eu la bonne idée de signer, une dizaine de jours avant la reprise du championnat et du Grand Prix d’Espagne ses meilleurs temps des essais hivernaux.
De Puniet dans le top 4
Le débarquement sur la piste de Jerez s’était pourtant mal goupillé. Le camion transportant les quatre motos avait d’abord été impliqué dans un accident. Dans la précipitation, l’équipe avait rapatrié ses bolides mais Randy de Puniet n’avait pu rouler dans de bonnes conditions. Malgré un prometteur sixième temps dans la matinée, le Français devait quitter ses petits camarades à la mi-journée, victime d’une rage de dents. Après une bonne nuit et un passage chez le dentiste, De Puniet remettait la gomme le lendemain et se rassurait de la plus belle manière en se positionnant au quatrième rang, à huit dixièmes de Shinya Nakano, meilleur temps. «En octobre, si quelqu'un m'avait dit que j'aurais fini la deuxième journée d'essais de Jerez en quatrième position, je ne l'aurais pas cru ! Je me sens vraiment bien sur la moto et elle fonctionne parfaitement bien ici à Jerez, comme lors des autres séances d'essais hivernaux d'ailleurs», confiait le pilote flanqué de son numéro 17 fétiche dans le dos.
Quelles ambitions pour 2006 ?
Harald Eckl se refusait à minimiser la performance de ses deux gâchettes alors que les autres team peaufinaient certains réglages bien spécifiques : «Je suis sûr que certaines personnes en voyant nos temps vont penser que ceux-ci relèvent du miracle compte tenu de nos performances les trois années précédentes. En réalité, ces chronos sont le fruit de notre dur labeur tout au long de l’hiver. J’espère que nous pourrons les reproduire au bon moment lors de l’ouverture du championnat.» Il est fort probable toutefois que les Yamaha et les Honda ne se contenteront pas d’une place anonyme dans le peloton bien longtemps et les grands favoris sont appelés à monter en puissance dans quelques jours. Mais si la Kawasaki parvient à corriger ses petites lacunes en pointe de vitesse observées en 2005 tout en conservant les qualités de son châssis, le clan vert pourrait connaître la saveur d’un ou deux podiums. Pour la victoire, la Ninja semble encore un peu verte.
Source sport24.com - Gilles Festor
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