Comme chaque année en Moto3, le plateau est renouvelé avec le passage de certains pilotes dans la catégorie supérieure. 2017 ne fait pas exception à la règle même si la plupart des favoris pour cette nouvelle année sont déjà des habitués des podiums Moto3.
Logiquement, les pilotes les plus attendus sont ceux des grosses équipes. Ajo, Gresini, Leopard, Estrella Galicia viseront la couronne avec leur duo de pilotes. Présentation de cette année qui est très ouverte.
Après le titre obtenue assez rapidement en 2016 par Brad Binder qui a largement dominé la catégorie (pour rappel 7 victoires et 14 podiums), nous devrions avoir une saison plus disputée. Même si nous l’avons vu à plusieurs reprises l’an dernier, le Moto3 c’est surtout 15 pilotes capable de gagner chaque course, un groupe d’une dix qui se battent jusqu’au dernier tour, quinze hommes qui terminent en moins de trois secondes. Voilà ce qu’on aime dans cette catégorie. Des gamins un peu foufous, qui n’ont peur de rien, qui dépassent par l’extérieur, qui font des freinages pour doubler quatre adversaires et puis aussi quelques ratés pour que le métier rentre.
Les italiens sont les favoris pour ce nouveau championnat. Après quelques années avec de grosses difficultés, les pilotes de la botte sont devenus les hommes à battre.
Celui qu’on attend le plus en début de saison est celui que nous avons oublié sur la fin d’année 2016. Romano Fenati, viré au mois d’Août par l’équipe Sky VR46 pour des problèmes de comportement a retrouvé une équipe chez Rivacold Honda (ex CBC Corse) en lieu et place de Niccolo Antonelli. La moto est performante, reste maintenant à voir quel est le niveau de Fenati. Un pilote que l’on attend comme futur champion du Monde depuis quatre ans maintenant. Révélation de la saison en 2012, Fenati a plus brillé par son inconstance que pour ses victoires. Alors qu’il devait logiquement passer en Moto2, son licenciement l’an passé lui a fait revoir ses plans à la baisse. Pour les essais de pré saison, Fenati a vite retrouvé le rythme en réalisant à plusieurs reprises les meilleurs chronos ou tout proche des meilleurs. Fenati abat sa dernière carte s’il ne veut pas complètement griller sa carrière en GP. Il devra remporter le titre ou tout du moins s’en rapprocher s’il souhaite remettre sa carrière sur le droit chemin.
Niccolo Antonelli quitte donc l’équipe Rivacold pour remplacer le champion du Monde Brad Binder chez Red Bull Ajo KTM. Peut-on faire meilleur package que la KTM dans l’équipe Ajo ? Non. Habitué de la catégorie, champion à plusieurs reprises ces dernières années, c’est l’équipe numéro 1 de la catégorie. Antonelli a un objectif en rejoignant Aki Ajo, remporter le titre. Ne pas gagner le graal sera une déception pour le finlandais. Niccolo Antonelli était la bonne surprise du début de saison 2016 avec la victoire lors de la manche inaugurale. On en faisait un des favoris pour le titre surtout qu’il avait très bien terminé l’année 2015. Mais ce podium qatari a été le seul de son année car par la suite les résultats ont été de mal en pis. Plusieurs chutes ou accrochages, quelques GP en retrait, mais aussi quelques tops 5, l’année d’Antonelli a été contrastée. Surtout sur la deuxième partie de saison lorsqu’il a annoncé son départ de son équipe. D’après certains médias, l’ambiance s’était largement détériorée dans l’équipe vu qu’on parlait d’une fin de saison prématurée. Les essais de pré saison ont été corrects, mais Antonelli n’a pas vraiment dominé. Pour sa sixième saison en catégorie Moto3, il devra absolument jouer le titre s’il ne veut pas voir sa carrière prendre un sérieux coup de frein. Au vu de son année 2016, Antonelli peut déjà s’estimer heureux de se retrouver dans l’équipe qui joue le titre chaque année depuis 6 ans.
Enea Bastianini a lui aussi changé d’équipe durant l’hiver, et lui aussi aura comme principal objectif de remporter le titre. Après trois belles saisons chez Gresini, Bastianini a décidé de quitter l’équipe italienne pour prendre la place de Jorge Navarro dans l’équipe Estrella Galicia. Un choix quelque peu surprenant quand on sait que l’équipe espagnole préfère en temps normal les pilotes ibériques qui sortent de l’académie d’Emilio Alzamora. Mais un choix qui peut être expliqué par Alzamora. En effet, Enea Bastianini est le seul jeune pilote italien (et il y en a actuellement entre Moto3 et Moto2) de haut niveau à ne pas faire partie de la VR46 Academy. Il a préféré rester en dehors de ce groupe qui s’entraine très souvent avec Valentino Rossi. On peut se demander si le choix est bon ou non, mais on peut aussi se dire qu’un grand champion se construit seul dans la difficulté. Rester en Italie du côté de Rimini et s’entrainer avec ses adversaires et compatriotes est un certain confort. On connait le niveau de Bastianini, mais s’il veut remporter le titre il devait changer quelque chose, et tenter de couper l’herbe sous le pied de ses compatriotes. Un choix très risqué qui peut s’avérer payant comme catastrophique. L’équipe Estrella Galicia est compétente, la moto est toujours une Honda (seule moto que Bastianini a piloté), la possibilité de briller dans le giron Alzamora-Honda, tout est entre les mains de l’ex Gresini pour que le plan de carrière soit payant. Mais on peut aussi penser que si le titre se joue entre Bastianini et son coéquipier Canet, l’espagnol pourrait être avantagé…
Nicolo Bulega a été la révélation de l’année 2016. Très rapide dès ses premiers tours de roues, il a rapidement joué la victoire et les podiums. Malgré tout, il n’est monté que sur deux podiums et a commis plusieurs erreurs. Mais n’importe quel observateur a vite compris qu’il faudra compter sur lui dans le futur. Il est de la trempe des très bons pilotes. On ne se retrouve pas à jouer la victoire dès ses premières courses sans un minimum de talent. Toujours dans l’équipe SKY VR46, Bulega connait maintenant l’ensemble des circuits du championnat et aura comme objectif de jouer le titre pour 2017. Souvent placé, il lui faut maintenant réussir à terminer ses courses et jouer des coudes dans le dernier tour pour bien se placer. Mais comme ses compatriotes ci-dessus, il sera très attendu dès le GP du Qatar.
Le dernier italien en lice pour remporter le titre ou tout du moins jouer les victoires à plusieurs reprises cette saison est Fabio Di Giannantonio. Comme Bulega, il a été une des trois grosses surprises de 2016. Très loin lors du premier quart du championnat, Di Giannantonio apprenait les circuits en 2016 et le niveau semblait un peu trop haut pour lui lors des premières courses. Zéro point lors des cinq premières courses, la saison s’annonçait longue pour le pilote Gresini. Mais dès le GP d’Italie au Mugello, un nouveau pilote est arrivé. Dans une des courses les plus serrées de l’histoire, le jeune italien de 17 ans terminait sur le podium à quelques millièmes de la victoire. On pouvait penser que ce n’était qu’un one shot mais il n’a quasiment plus quitté le top 10 jusqu’à la fin de saison. Sur les treize derniers GP, il était onze fois dans les dix meilleurs. Ce qui est très respectable pour un rookie. Pour cette année, il devra confirmer son année de rookie, mais le plus dur commence pour lui. On ne l’attendait pas vraiment en 2016, alors que pour 2017 il sera observé et aura la pression de pilote numéro 1 chez Gresini après le départ de Bastianini.
On continue avec les italiens qui peuvent briller en 2017 avec Lorenzo Dalla Porta. Pilote CEV en 2016, il dominait le championnat en début de saison avant de prendre la place de Romano Fenati sur la fin de saison dans l’équipe VR46. Mais entre temps, Dalla Porta avait signé avec l’équipe Aspar sur une Mahindra. Dalla Porta avait réalisé une très belle wild card sur Honda à Assen, il a brillé sur la KTM sur la fin de saison, il découvrira la troisième marque de la catégorie. Et quand on sait que l’an passé Pecco Bagnaia a réussi à remporter deux GP sur cette machine, on peut se dire que le numéro 48 peut lui aussi briller. Malgré tout, ses résultats en 2016 n’ont pas été exceptionnels. Souvent bien placé lors des qualifications ou en début de course, il n’arrivait pas à concrétiser lorsque le drapeau à damier était baissé. En effet, il n’a marqué que 5 points lors des six dernières courses de la saison.
Son ancien coéquipier Andrea Migno a réalisé une saison correcte en 2016, même si lui aussi semble être un peu court pour jouer le titre cette année. Mignon est assez inconstant même s’il a passé un cap l’an passé. Mais avec sa moto et son équipe VR46, il sera à surveiller comme le lait sur le feu. Surtout qu’il est très fort en bagarre et peut très bien s’en sortir lors d’un dernier tour.
Pour terminer avec les italiens nous sommes obligés de parler de la nouvelle équipe créée par Paolo Simoncelli. Le papa du regretté Marco arrive en Mondial après une année en championnat italien de Moto3. Pour perdurer le souvenir de son fils Paolo a décidé de s’engager en tant que team manager et amène deux jeunes pilotes. L’italien Tony Arbolino que l’on annonce très rapide malgré ses 16 ans et le japonais Ayumu Sasaki. On ne peut que féliciter Simoncelli de revenir dans les paddocks, chose qui ne doit pas être facile.
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