Re : Rossi: ‘Une grande réussite’ -
28/10/2009, 11h52
Un article sur moto-sation.com qui, à mon sens, résume bien la situation de Rossi :
Citation:
Voici donc le 9ème titre mondial de Valentino Rossi : sans vouloir paraître éculé, la performance est exceptionnelle. Pour parler statistiques, Vale égale les performances de Mike Hailwood (3 titres 250, 2 titres 350 et 4 titres 500 entre 1961 et 1967) et de Carlo Ubbiali (6 titres 125 et 3 titres 250 entre 1951 et 1960). Seuls deux champions demeurent aujourd'hui plus titrés, Giacomo Agostini évidemment (15 titres) et Angel Nieto (12 + 1 titres). Et il faut avouer qu'il sera difficile à l'homme de Tavullia d'aller chercher ces deux records...
Ce qui est neuf avec ce neuvième titre, c'est bien évidemment la façon dont Valentino Rossi l'a conquis : en duel face à son propre équipier. Pour parler de l'époque "catégorie reine", Valentino n'avait jamais connu pareille opposition. En 2000 et 2001, il était seul dans sa structure. En 2002, il avait pour équipier l'employé HRC Ukawa, qui ne l'avait battu qu'une fois en Afrique du sud après que Vale se fut emporté au freinage. En 2003, le pied-tendre Hayden était trop occupé à découvrir le monde pour menacer le roi. Chez Yamaha ensuite, Carlos Checa en 2004 puis Colin Edwards à partir de 2005 n'étaient finalement là que pour faire le nombre. Que Jorge Lorenzo devienne l'an passé le premier pilote à ne pas s'appeler Rossi à faire gagner la M1 depuis 2004 est suffisamment explicite sur le sujet. Et annonçait bien sûr le duel 2009.
Sur les quatorze saisons de GP moto qu'il a déjà accomplies, Vale n'en a terminé que cinq sans lauriers. Les trois premières étaient des années d'apprentissage : 125 en 1996, 250 en 1998, 500 en 2000. Les deux dernières furent des saisons où il perdit sa couronne à la régulière. Encore faut-il préciser : en 2006, face à Hayden, une avalanche de pépins techniques (deux casses moteur + un pneu détruit) lui ont coûté de quoi assurer le titre deux courses avant le week-end épique de Valence ; en 2007, ni son moteur Yamaha ni ses pneus Michelin n'étaient en mesure de rivaliser avec le duo Ducati-Bridgestone. Vale et Jorge sont partis dans leur marathon comme on part pour un 100-mètres
En 2009, donc, Vale a connu une situation inédite car son adversaire avait les mêmes pneus, la même moto et éventuellement les mêmes réglages. Les deux hommes se sont retrouvés aussi armés que des coureurs de fond pour se départager : seuls le talent, la forme, la stratégie et la science de la course entraient finalement en ligne de compte. Aussi, Vale et Jorge sont partis dans leur marathon comme on part pour un 100-mètres.
On avait parlé, à l'issue du K-O technique de Phillip Island, de la loi du balancier qui a régi cette saison 2009. Malgré les 38 points d'avance de Vale, ce balancier a encore frappé à Sepang, un double coup d'ailleurs : Lorenzo d'abord, qui s'est retrouvé dernier sur la grille de départ après avoir été obligé de changer de moto dans les stands ; Rossi ensuite, qui s'emportait dans le premier virage et perdait tout le bénéfice de son excellent départ. Au premier tour, partis de deux positions extrêmes, les équipiers se retrouvaient roues dans roues... mais au milieu du paquet. Et sur la piste détrempée, tout pouvait finalement arriver. Vale a alors agi en grand champion, calquant sa course sur celle de Lorenzo pour remonter aux avant-postes, puis doublant l'Espagnol pour finalement décrocher le podium.
Bien que Valentino ait brandi à l'issue de la course un oeuf tout neuf, il n'a pas fait une course d'épicier. Vu le déroulement de la course, les conditions de piste et l'enjeu, cette troisième place, valent bien une victoire.
Par Bertrand Bussillet
Re : Rossi: ‘Une grande réussite’ -
28/10/2009, 11h52
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