Il est désormais temps de nous attaquer au bilan de Marco Simoncelli, le pilote du team San Carlo Gresini. le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a fait parler de lui en cette première partie de saison 2011.
Fougueux. Voilà le qualificatif qui convient le mieux au pilote italien. Par rapport à l’an dernier où il faisait ses classes lors de sa première saison en catégorie reine, Simoncelli a indéniablement progressé. La vitesse qui lui manquait l’an dernier, Marco l’a trouvée, confirmant ainsi qu’il s’agit d’un pilote ayant besoin de temps pour s’acclimater à une catégorie (comme cela fut le cas en 125cc et 250cc).
"le Dr Jekyll et Mr Hyde de la MotoGP..."
D’ailleurs, il fait désormais partie des ténors du MotoGP… jusqu’au samedi soir. Simoncelli, c’est le Dr Jekyll et Mr Hyde de la catégorie reine en cette année 2011 (manque de chance, le rôle de docteur tout court avait déjà été pris). Flamboyant lors des essais (10 courses, 10 top 5, 6 1ère ligne, 2 pôles), le chevelu italien semble perdre les pédales une fois les feux passés au vert le dimanche.
Non seulement il ne parvient pas à renouveler les chronos qui lui permettaient d’être si bien placé la veille, mais il éprouve aussi des difficultés à finir sur ses roues. 4 abandons + une chute qui ruine sa course (ainsi que celle de Lorenzo) en 10 courses, c’est beaucoup. Ces 5 chutes ont eu lieu dans les 10 premiers tours, et 2 d’entre elles dès la première boucle (le premier virage à gauche pour être plus précis). Cela démontre une certaine impatience, une envie de trop bien faire, de décrocher enfin ce premier podium qu’il aurait déjà du obtenir.
La seule fois où Simoncelli semblait se diriger sans encombre vers ce podium tant désiré, la direction de course en a décidé autrement en sanctionnant Marco suite à l’accrochage avec Dani Pedrosa (nous ne reviendrons pas ici sur la légitimité de cette sanction). Les autres courses, Simoncelli les termine dans le deuxième groupe, derrière ceux qui se battent pour la victoire, souvent accompagné d’Andrea Dovizioso ou de Ben Spies. D’ailleurs, ces deux pilotes ont une fâcheuse tendance à devancer l’italien dans les derniers tours aussi bien au Qatar, qu’en Italie ou en Allemagne, en se faisant doubler dans le dernier virage par Spies pour les deux dernières citées.
Tout cela fait que Simoncelli se retrouve seulement 10ème du championnat, avec 60 points. Il se retrouve ainsi derrière son propre coéquipier Aoyama, auteur d’un début de saison pourtant bien moins remarqué (on s’occupe de son cas demain)
Que pouvons-nous espérer pour Simoncelli en cette deuxième moitié de saison ? Ce qu’il manque à Marco pour concrétiser ses bons débuts de week-end, c’est de l’expérience. Savoir gérer ses débuts de course, trouvant le bon compromis entre ne pas perdre trop de places (Barcelone) sans pour autant se mettre en l’air à cause de pneus froids (Assen, Portugal), mieux gérer les bagarres dans le dernier tour, assurer ses dépassements. Tout ceci prend du temps, mais s’il y parvient tout en conservant sa vélocité, Simoncelli ne restera pas longtemps 10ème du championnat. Le problème est que Honda a déjà annoncé qu’il y aura seulement deux machines officielles en 2012, très probablement pour Pedrosa et Stoner. Simoncelli acceptera-t-il de descendre en gamme et de ne disposer que d’une Honda client ? Sera-t-il prêt à aller voir ailleurs ? Yamaha ? Ducati ? Suzuki ? L’avenir de l’italien est loin d’être fixé, et ses résultats de deuxième partie de saison vont peser dans la balance.
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