Si personne, dans le paddock MotoGP, n’a ouvertement accusé
l’usine de Bologne de tricher (le directeur du HRC ayant même félicité Ducati pour
la qualité de leur travail), le manque d’arguments techniques expliquant
l’extrême rapidité de la GP7 commençait à semer le doute chez la concurrence …
Beaucoup en effet, ne se satisfaisaient plus de la
distribution desmodromique (et donc sans ressorts de rappel de soupapes, gros
consommateurs de carburant) ou de l’aérodynamisme « léché » de la
belle rouge pour expliquer que le 4 cylindre en « L » Italien puisse
délivrer une telle puissance, sans soucis de consommation, sur la durée d’une
course …
C’est pourquoi Ducati n’a eu aucune objection, à ce que la
moto de Casey Stoner soit entièrement examinée par les gens de la FIM
(Fédération Internationale de Moto) au
lendemain du GP de Chine… et ce pour la troisième fois depuis le début de la
saison !
Résultat ? Aucune entorse au règlement MotoGP, bien
entendu, mais un gros soulagement pour Livio Suppo, le manager du team
officiel, bien content d’en finir avec les ragots allègrement colportés par la
presse Italienne.
Et c’est Claudio Dominicali (directeur de Ducati Corse) qui
apporte un élément d’explication : les rouges de Bologne ont profités de
l’expérience de leur « cousin » Ferrari en Formule 1, pour développer
au maximum la gestion électronique Magneti Marelli de leur moto. Ainsi, le
ratio puissance / consommation serait revu à chaque tours et la Ducati peut
donc atteindre 19 000 trs/ min sans craindre de tomber en panne de carburant. Domenicali le dit : « Nous avons travaillé dur sur ce logiciel.
Sete Gibernau l'a longuement testé la saison passée ».
On se souvient d’ailleurs, qu'en 2005, les Italiens avaient mis au point un procédé qui « coupait »
littéralement l’injection des motos en courbes, afin d’économiser quelques
gouttes d’essence. Procédé qui n’a finalement pas été retenu en course, mais qui à sûrement
servi, à développer la gestion électronique de la GP7 …
C’est donc forts de trois victoires en quatre courses et
d’une machine parfaitement au point, que les pilotes Ducati aborde le GP de
France, ce week-end au Mans : pour eux, cela ne sera pas facile, mais le
tracé du Bugatti devrait mettre en valeur les qualités de leur monture.
« Il faut une moto très efficace au freinage. Si ce n'est
pas le cas, vous pouvez laisser tomber. En même temps, la moto doit avoir une
bonne motricité pour sortir des virages lents parce qu'il y a pas mal d'accélérations.
» confiait le leader du championnat C. Stoner, tandis que son co-équipier
L. Capirossi ajoutait : « Nous devons continuer à travailler et à
améliorer mon feeling avec la moto. Je n'aime pas le circuit du Mans même si
j'y ai fait une bonne course l'an passé. Il est très ‘stop and go', pas
vraiment technique et pas très amusant avec une MotoGP. (…) Mais je crois que
la GP7 devrait être compétitive parce que l'accélération et le freinage sont
deux éléments importants sur ce circuit et sont, justement, les points forts de
notre moto. ».
Désormais la question dans le paddock est : qui va arrêter
Ducati ?!
A.B
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