C’est le GP que les français attendent chaque année. Le Mans et son circuit mythique accueille la cinquième manche de la saison MotoGP. Deux semaines après le récital de Fabio Quartararo en qualifications puis sa terrible désillusion le lendemain, les fans français sont prêts à s’enflammer.
Les médias français risquent de se déplacer en nombre dans la Sarthe pour ce GP de France. On ne va pas s’en plaindre, nous entendons de plus en plus parler de MotoGP dans les médias traditionnels, bien aidé par les très bonnes performances de Johann Zarco lors des deux dernières années, puis par la révélation Fabio Quartararo en ce début de saison. On le sait, chaque année les français sont attendus à la maison, ce qui n’est jamais facile pour eux qui sont habitués à être plutôt tranquille le reste de l’année. Les résultats n’ont jamais été transcendants lors des courses, mais espérons que cela change.
Il y a quinze jours à Jerez, la victoire est revenue logiquement à Marc Marquez. Dominateur de bout en bout de la course, le catalan n’a jamais été inquiété. Au classement général, il revient dans le dosseret de selle de Dovizioso et de Rins, mais on ne se faisait pas de soucis pour lui de ce côté-là.
La bonne nouvelle de Jerez a été la bonne performance de Yamaha. Maverick Vinales a enfin réussi à faire une course correcte de bout en bout et monte sur le podium en 3ème position. Même s’il faut bien avouer que sans la casse de Quartararo, il aurait surement terminé 4ème. Valentino Rossi lui après des qualifications ratées a réussi en fin de course à remonter et comme souvent à prendre de gros points.
Mais ce qui a été marquant dans ce GP de Jerez, c’est la performance des Yamaha Petronas. L’équipe rookie a vécu un samedi de rêve avant de connaitre le cauchemar le Dimanche. Faire une première ligne pour son quatrième GP, c’était déjà une très bonne performance. Mais alors faire la pole position, le doublé sur la première ligne, reléguer les pilotes officiels loin derrière, c’est tout simplement exceptionnel. Fabio Quartararo est devenu le plus jeune pilote de la catégorie reine à être en pole position. Voilà un record que Marc Marquez ne gardera plus ! Franco Morbidelli de son côté revit après une première année en MotoGP très difficile avec l’équipe Honda Marc VDS.
Malheureusement, la fête n’a pas été complète puisque le pauvre français a été victime d’une casse au niveau du sélecteur. Mais avec la moitié de la course sur le podium provisoire, il avait réussi à dépasser son coéquipier pour la deuxième place, faire un petit écart, on peut dire qu’il a fait le job. En étant réaliste, le podium était vraiment jouable pour Quartararo.
Pour Morbidelli, le début de la course était très bon, mais il a reculé et a fini à l’agonie sur la fin de course. C’est bien dommage puisqu’il aurait pu prendre de gros points, lui qui a déjà eu un zéro pointé en Argentine.
Pour ce GP de France, Quartararo sera bien entendu très attendu, et il pourrait bien refaire ce qu’on a vu à Jerez. La Yamaha avec Zarco avait fait la pole l’an passé, on peut toujours espérer voir un autre français jouer devant. Et rappelons-nous qu’en 2015 pour sa première saison en Mondial, Quartararo avait fait la pole le samedi sur le Bugatti avant de chuter le dimanche et ensuite de connaitre un très gros passage à vide (en gros jusqu’à Barcelone 2018).
Finalement cette course de Jerez a confirmé que Marc Marquez allait être difficile à battre. Il semble au niveau qu’il avait en 2014 quand il avait enchainé les 10 premières courses sur la plus haute marche du podium. Que ce soit en Argentine, à Austin (avant sa chute) ou à Jerez, il a tout de suite pris les devants et ses adversaires ne l’ont revu qu’à l’arrivée. Marquez nous fait une Pedrosa fin des années 2000 ou une Lorenzo époque Yamaha en 2010. Partir en trombe et ciao les amis !
Mais cela a aussi confirmé que Alex Rins allait peut-être le pilote le plus proche de Marquez et son principal concurrent pour le titre. Après la victoire à Austin, une belle deuxième place à Jerez, il arrive au Mans, sur un circuit qu’il apprécie (une victoire en Moto2 en 2016, trois podiums en trois saisons en Moto3) et un circuit qui plait aussi à Suzuki. Il est peut-être le favori pour Le Mans.
Souvent, il est difficile de savoir qui va s’imposer au Mans. C’est un circuit qui réussit aux Yamaha mais aussi aux Ducati. Là aussi, on peut se rappeler que c’est au Mans que Valentino Rossi était monté sur ses podiums avec la marque italienne. Mais c’était une autre époque ! Ces dernières années, Andrea Dovizioso a souvent joué devant. L’an dernier, Dovizioso avait chuté, mais Petrucci avait terminé 2ème et Miller 4ème sur leur Pramac. Lorenzo lui avait fini 6ème.
Jerez n’a pas été exceptionnel pour les pilotes Ducati. Une course vraiment moyenne pour Dovizioso et Petrucci qui ont été aux abonnés absents en début de course avant de bien remonter sur la fin et prendre de bons points. Miller est retombé dans ses travers en chutant, tout comme Bagnaia qui a aussi abandonné.
Le public français sera aussi là pour Johann Zarco. Et on peut dire que le début de saison est plus que chaotique pour le pilote français. Toujours loin aux chronos, il ne marque des points que grâce aux abandons devant lui. Il ne faut pas se cacher, les résultats sont pour le moment médiocres. Même s’il faut reconnaitre qu’il ne termine qu’à 15 secondes de la victoire au Qatar, et qu’à Jerez, les écarts sont souvent importants. Par exemple, l’an passé Pol Espargaro sur KTM avait terminé avec 21 secondes de retard sur le premier. Soit le même écart que cette année. KTM a progressé, mais les autres machines aussi. Le principal problème vient des déclarations de l’équipe autrichienne envers Zarco. Oui le français n’est pas là où il était attendu, il s’énerve aussi lorsqu’il chute. Mais à quoi s’attendaient les dirigeants de KTM ? La moto autrichienne est bien différente de la Yamaha et le style de Zarco ne s’adapte pas pour le moment à cette moto. En plus, Dani Pedrosa qui devait aider pour la mise au point et trouver une bonne direction n’a encore quasiment pas roulé depuis Novembre dernier.
Bref, KTM peut progresser, la saison est encore longue, mais ce sera step by step, et non pas jouer tout de suite régulièrement le top 10. Surtout qu’il ne faut pas oublier que les pilotes sont de plus en plus proches dans cette catégorie. Le moindre grain de sable peut vous faire reculer loin dans la hiérarchie.
La grosse déception de Jerez reste tout de même Jorge Lorenzo. Lui qui attendait cette épreuve avec impatience, qui a souvent été très rapide sur cette piste a complètement coulé le dimanche de la course. Excepté le vendredi où il était dans le rythme lors d’une séance libre, le reste de son week-end a été difficile. Le samedi, il n’arrivait pas à enchainer plusieurs tours dans un bon rythme, ce qui n’est jamais bon signe pour Lorenzo. Et le dimanche, on a vu le Lorenzo du début de saison. Loin, bien trop loin de son coéquipier et même des places d’honneurs… Il devra rebondir au Mans, mais en est-il capable ? On se souvient que l’an passé à pareille époque, il venait de monter sur le podium à Jerez et avait ensuite commencer sa marche en avant avec les deux victoires consécutives au Mugello et à Barcelone. Pour cette année, on n’imagine pas le revoir aussi rapide et jouer la victoire.
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